P-au-P., 27 déc. 2023 [AlterPresse]--- Le premier ministre de facto Ariel Henry a répondu, en qualité de témoin, le mardi 26 décembre 2023, aux questions du juge d’instruction Walter Wesser Voltaire, accompagné de son greffier, dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat, le mercredi 7 juillet 2021, de Jovenel Moïse, informe le Ministère de la culture et de la communication (Mcc), dans une note dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Dans une ordonnance spéciale, le conseil de gouvernement de facto, en date du 19 décembre 2023, a autorisé plusieurs grands fonctionnaires de l’État, dont le premier ministre, des ministres et des grands commis de l’État, à être entendus par la justice dans le cadre de cette affaire.
« Le premier ministre, qui a toujours déclaré faire confiance à la justice de son pays, a répondu aux questions du juge, contribuant ainsi à la manifestation de la vérité dans cette douloureuse affaire », souligne la note du gouvernement de facto.
« C’est la preuve que, dans notre pays, personne n’est au-dessus de la loi et qu’il est de notre devoir à tous de faire ce qui est en notre pouvoir pour que justice soit rendue au président Moïse, à sa famille et à la nation tout entière ».
Ariel Henry a été pointé du doigt par le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) dans un rapport publié le 6 janvier 2022, pour avoir eu plusieurs appels téléphoniques avec Joseph Félix Badio, au moins 12 fois, dont les deux derniers appels ont été passés entre eux la nuit-même de l’assassinat de Jovenel Moïse.
Dans une interview à l’émission Haïti Débat, diffusée sur la station de Radio privée Scoop Fm, le mardi 3 août 2021, moins d’un mois après l’assassinat de Jovenel Moïse, le premier ministre de facto avait sciemment défendu Joseph Félix Badio, un des suspects clés dans l’assassinat de Jovenel Moïse, actuellement en prison, depuis son arrestation le jeudi 19 octobre 2023.
L’enquête sur le dossier d’assassinat de Jovenel Moïse traine au niveau de la justice en Haïti, alors qu’elle avance à grands pas aux États-Unis d’Amérique.
L’ancien titulaire (11 novembre 2009 - 27 juin 2011) du Ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp), Paul Denis, responsable du parti politique Inifòs, exhorte Martine Joseph Moïse (née le 5 juin 1974 à Port-au-Prince), veuve de l’ex-président de facto Jovenel Moïse, à se mettre à disposition pour répondre aux questions du juge instructeur Walther Wesser Voltaire, dans le cadre de l’enquête relative à l’assassinat de Jovenel Moïse.
Après son audition le lundi 4 décembre 2023, Paul Denis a lancé cet appel à Martine Joseph Moïse, lors d’une intervention devant la presse, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
« En tant que témoin privilégié de l’assassinat de son mari, elle détient certainement des informations qu’elle peut donner à la justice, pour que la justice puisse démêler cet imbroglio et arriver à identifier toutes les personnes ayant participé à l’assassinat de son mari ».
Par ailleurs, le juge Walter Wesser Voltaire a ordonné, dans l’après-midi du lundi 20 novembre 2023, l’arrestation de l’actuel agent exécutif intérimaire (jouant le rôle de maire) de Jacmel (Sud-Est), Macky Kessa, après son audition dans le cadre de l’instruction du dossier de l’assassinat de l’ancien président Jovenel Moise.
Accompagné de ses avocats, l’ancien président Joseph Michel Martelly (14 mai 2011 - 7 février 2016) a été auditionné, le mardi 3 octobre 2023, par le juge instructeur Walter Wesser Voltaire, dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat, le mercredi 7 juillet 2021, de l’ex-président de facto Jovenel Moise.
Par ailleurs, un ancien sénateur haïtien, John Joël Joseph, a été condamné, le mardi 19 décembre 2023, à Miami, par un tribunal fédéral américain à la réclusion criminelle à perpétuité pour son rôle dans l’assassinat, le mercredi 7 juillet 2021, de Jovenel Moïse, avait rapporté la presse internationale, consultée par AlterPresse.
Vêtu d’une combinaison marron de détenu, John Joël Joseph , 52 ans, s’est adressé avant l’annonce du verdict à la cour, disant ne pas avoir voulu tuer Jovenel Moïse, mais, au contraire, le traduire devant la justice pour sa mauvaise gestion du pays, selon l’Agence France Presse (Afp).
Quand les autres commanditaires ont pris la décision de l’assassiner, il n’aurait alors pas pu reculer par peur d’être tué, a-t-il assuré.
Jovenel Moïse a été assassiné par un commando de mercenaires colombiens, dans sa résidence privée de Pèlerin 5 dans la commune de Pétionville (périphérie est de Port-au-Prince). [emb rc apr 27/12/2023 08:30]