P-au-P., 21 déc. 2023 [AlterPresse] --- L’accord dit « consensus national pour une transition inclusive et des élections transparentes », signé, le 21 décembre 2022, par le premier ministre de facto Ariel Henry avec des représentants de partis politiques, de la société civile et du secteur privé des affaires, constitue un échec total, fustige la nouvelle coalition politique « Front uni pour une sortie de crise efficace et durable », dans une interview accordée à la plateforme AlterPresse/AlterRadio.
L’échec de cet accord, qui viserait à organiser les élections générales en 2023 et assurer le bon fonctionnement des institutions publiques pendant la période de transition, montre l’incompétence des signataires dudit accord et la déception de la population, déclare le coordonnateur du regroupement de partis politiques dénommé Front uni, Canova Jean-Baptiste, également secrétaire adjoint du parti politique Parti national démocratique progressiste d’Haïti (Pndph).
Un an après la signature de cet accord, les institutions régaliennes n’ont pas été mises en place et les élections tardent encore à être réalisées, déplore le regroupement Front uni.
Entre les 21 décembre 2023 et 7 février 2024, vont avoir lieu des actions de mobilisations de différents secteurs politiques, visant à déterminer la procédure à adopter pour remplacer les dirigeants incapables à la tête du pays, annonce le Front uni.
La présidente du Haut conseil de la transition (Hct), Mirlande Hippolyte Manigat, avait reconnu publiquement la fin, à la date du 7 février 2024, de la période de transition dirigée par le premier ministre de facto Ariel Henry. Seule l’union du peuple haïtien peut sortir Haïti dans le chaos, tient à rappeler le regroupement Front uni.
« La Communauté des Caraïbes (Caricom) peut toujours servir de médiatrice dans les discussions. La communauté internationale peut toujours soutenir Haïti> Mais, seul-e-s les Haïtiennes et Haïtiens peuvent trouver une solution » à la crise politique et sécuritaire.
« La réconciliation et la conférence nationale sont deux piliers, pouvant mettre le pays sur la bonne voie ».
Depuis l’année 2021, l’organisation de scrutins pour renouveler le personnel politique est dans l’impasse, en raison de mésententes politiques et de l’aggravation du climat de terreur, entretenue, en toute impunité, par les gangs armés en Haïti.
Dans une lettre en date du mercredi 19 décembre 2023, adressée au président américain, Joseph Robinette Biden dit Joe Biden, six sénateurs des États-Unis d’Amérique ont exprimé leur préoccupation face au manque de progrès, accomplis par Haïti dans la mise en place d’un gouvernement légitime, démocratiquement élu et soutenu par la Constitution haïtienne.
« Haïti a besoin d’un gouvernement de transition crédible auprès du peuple haïtien et doté de la capacité et de la volonté d’organiser des élections libres et équitables », ont écrit les sénateurs américains Edward J. Mackey, Elizabeth Warren, Bernard Sanders, Raphael Warnock, Jon Hickenlooper, Chris Van Hollen.
« Le peuple haïtien n’a pas élu démocratiquement Ariel Henry comme président. Le parlement ne l’a pas, non plus, nommé comme premier ministre, conformément à la Constitution haïtienne. Il n’a pas de mandat constitutionnel pour diriger le gouvernement d’Haïti », arguent-ils.
Nommé premier ministre de manière inconstitutionnelle par Jovenel Moïse, qui allait être assassiné le mercredi 7 juillet 2021, Ariel Henry a ensuite assumé le rôle de chef de l’État de facto, soulignent ces 6 sénateurs étasuniens. [je emb rc apr 21/12/2023 15:30]