P-au-P., 19 déc. 2023 [AlterPresse] — Un ancien sénateur haïtien, John Joël Joseph, a été condamné, le mardi 19 décembre 2023, à Miami, par un tribunal fédéral américain à la réclusion criminelle à perpétuité pour son rôle dans l’assassinat, le mercredi 7 juillet 2021, de l’ancien président haïtien Jovenel Moïse, rapporte la presse internationale, consultée par AlterPresse.
Vêtu d’une combinaison marron de détenu, John Joël Joseph , 52 ans, s’est adressé avant l’annonce du verdict à la cour, disant ne pas avoir voulu tuer Jovenel Moïse, mais, au contraire, le traduire devant la justice pour sa mauvaise gestion du pays, selon l’Agence France Presse (Afp).
Quand les autres commanditaires ont pris la décision de l’assassiner, il n’aurait alors pas pu reculer par peur d’être tué, a-t-il assuré.
« Magistrat, ayez pitié de moi », a-t-il imploré le juge en français, adressant ses excuses aux proches du président et aux Haïtiens pour « ce crime odieux, qui ne devrait pas avoir eu lieu », selon les propos rapportés.
L’ancien sénateur avait admis plus tôt avoir, notamment, fourni des véhicules et rencontré, à plusieurs reprises, les autres conspirateurs, en Haïti et en Floride, selon l’accord de plaider coupable qu’il a signé en octobre 2023 avec le parquet.
Il est la troisième personne à être condamnée aux États-Unis d’Amérique dans cette affaire, pour laquelle 11 individus ont été arrêtés et inculpés par la justice américaine.
Un homme d’affaires de nationalités haïtienne et chilienne, Rodolphe Jaar, et un officier militaire colombien à la retraite, ont été condamnés cette année à la prison à perpétuité pour leur rôle dans l’assassinat de l’ancien président.
Jovenel Moïse, 53 ans, a été tué par balle à son domicile près de la capitale Port-au-Prince par un commando de plus de 20 personnes entraînées, principalement colombiennes, sans que ses gardes interviennent.
La mort de Jovenel Moïse a plongé Haïti encore davantage dans le chaos, alors que le pays était déjà en proie à la violence des gangs. Ces derniers contrôlent désormais 80 % de la capitale, et le nombre de crimes graves atteint des records, selon la représentante de l’Organisation des Nations unies (Onu) dans le pays.
Face à cette crise sécuritaire et humanitaire, le Conseil de sécurité de l’Onu a donné, le lundi 2 octobre 203, son accord pour l’envoi, en Haïti, d’une mission multinationale menée par le Kenya, afin d’aider la police haïtienne. [apr avec Afp 19/12/2023 23:00]