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Crise : Mise en garde de l’ancienne conseillère électorale Ginette Chérubin contre une nouvelle imposture électorale en Haïti

P-au-P., 12 déc. 2023 [AlterPresse] --- L’ancienne conseillère électorale (2009 - 2011) Ginette Chérubin, également ex-titulaire (1996-1997) du Ministère à la condition féminine et aux droits des femmes (Mcfdf), lance une mise en garde contre une nouvelle imposture électorale en Haïti, lors de sa participation à l’émission TiChèzBa, diffusée sur AlterRadio 106.1 Fm et les autres plateformes Internet.

L’électorat haïtien n’est pas assez fort pour bloquer l’influence de la communauté internationale, en particulier les États-Unis d’Amérique et l’Union européenne (Ue) très influents dans l’organisation des élections en Haïti, fait remarquer Ginette Chérubin, qui est revenue sur son expérience au sein du Conseil électoral provisoire (Cep) de 2009 à 2011.

« L’un des plus gros problèmes des élections en Haïti est l’influence de la communauté internationale, en particulier des États-Unis et de l’Union européenne, qui manipulent constamment le processus électoral en Haïti », déclare-t-elle.

Ce contrôle est exercé depuis l’inscription des candidates et candidats jusqu’à la publication des résultats, fait savoir l’auteure du livre « Le ventre pourri de la bête », dans une version, rééditée et publiée récemment, contenant des témoignages édifiants concernant le fonctionnement du système électoral, les coulisses et les interférences du ‘’Blanc’’.



Dans cet ouvrage, publié dans un contexte de crise politique empêchant la tenue de scrutins dans le pays depuis plusieurs années, l’ancienne conseillère électorale de 2009 à 2011 raconte, exemples à l’appui, l’implication et la mainmise de la communauté internationale dans le processus électoral haïtien.

Ce qui a notamment conduit au « banditisme légal en Haïti », incarné par l’ancien président Joseph Michel Martelly (14 mai 2011 - 7 février 2016), dit Ginette Chérubin, qui révèle n’avoir pas signé les résultats de l’élection de Michel Martelly.

« J’ai décidé de rééditer l’ouvrage, parce que j’entends qu’on parle d’élection dans le pays. 10 ans après la première publication du livre, j’estime que la situation s’est davantage dégradée que lorsque j’étais au plein cœur du processus comme conseillère électorale ».

En 2010, Haïti ne se trouvait pas dans cette situation d’ingérence totale de la communauté internationale, souligne l’ancienne conseillère électorale.

Aujourd’hui, en 2023, il n’existe aucun élu dans le pays.

Avec la terreur des gangs armés, qui s’installe sur le territoire national, le pays s’engouffrera davantage dans la crise. Toutes les conditions sont réunies pour contraindre Haïti à subir une nouvelle imposture électorale, prévient Ginette Chérubin, qui s’exprime sans équivoque vis-à-vis de la grande influence de l’internationale sur le processus électoral en Haïti.

« Les efforts en faveur des élections n’avancent pas au rythme souhaité », a exprimé, avec inquiétude, la représentante spéciale du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu) et cheffe du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh), l’Équatorienne Maria Isabel Salvador, dans une déclaration faite le lundi 23 octobre 2023 devant le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu).

Le Binuh déclare encourager les protagonistes « à s’engager pleinement dans les efforts de dialogue national, pour s’engager sur la voie d’élections visant à rétablir pleinement les institutions démocratiques et l’État de droit ».

La grave crise multidimensionnelle, marquée par les mésententes politique un et climat de terreur instauré par des gangs armés, continue d’empêcher la réalisation d’élections sur le territoire national, reportées à plusieurs reprises depuis l’année 2021. [psf emb rc apr 12/12/2023 12:10]


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