P-au-P., 08 déc. 2023 [AlterPresse] --- L’Office de contrôle des avoirs étrangers (Ofac) du Département du trésor américain sanctionne les chefs de gangs Johnson André alias Izo du gang de Village de Dieu, Renel Destina alias Ti Lapli du gang Gran Ravin, Vitel’homme Innocent du gang Kraze Baryè et Wilson Joseph alias Lanmò san jou du gang 400 Mawozo pour violations de droits humains, dans un communiqué consulté par l’agence en ligne AlterPresse.
« Johnson André, Renel Destina, Vitel’homme Innocent et Wilson Joseph sont, chacun, désignés comme étant des personnes étrangères responsables ou complices de violations graves des droits humains, ou s’y étant directement ou indirectement impliqués », selon l’Ofac.
Ces quatre chefs de gangs sont accusés d’assassinats, enlèvements contre rançons, vols, viols, pillages et incendies de résidences, entre autres.
Johnson André est recherché par la Police nationale d’Haïti (Pnh) pour assassinats, enlèvements contre rançons, détention illégale d’armes à feu, détournement de camions de marchandises et association de malfaiteurs.
En 2022, Johnson André et sa bande ont été identifiés par les survivantes comme étant directement responsables de 1,035 cas documentés de violences sexuelles, souligne l’Ofac.
Renel Destina, qui est un allié clé d’André, a commis des enlèvements ainsi que des meurtres, des vols, des viols, des pillages et des incendies de résidences et des attaques continues contre des policiers haïtiens.
En février 2021, il a également été inculpé de prise d’otages par le ministère américain de la justice pour l’enlèvement de citoyens américains contre rançons.
Vitel’homme Innocent et Wilson Joseph ont, tous deux, été inculpés par la justice américaine pour leur rôle dans l’enlèvement à main armée de citoyens américains en Haïti.
Le Département d’État des États-Unis d’Amérique rappelle avoir émis, en octobre 2022, des offres de récompenses allant jusqu’à 2 millions de dollars pour les informations qui pourraient conduire à l’arrestation et/ou à la condamnation de Vitel’homme Innocent, lorsqu’il a été ajouté à la liste des 10 fugitifs les plus recherchés par le Federal bureau of investigation (Fbi), le 15 novembre 2023.
L’information du Fbi fait suite à l’annonce par le Département américain de la justice, en date du 24 octobre 2023, d’un acte d’accusation, déposé dans le district de Columbia, qui accuse le ressortissant haïtien Vitel’homme Innocent, chef du gang Kraze Baryè, pour son rôle présumé dans la prise armée de deux citoyens américains comme otages en Haïti en octobre 2022, au cours de laquelle un des américains a été tué.
Vitel’homme Innocent risque d’être inculpé d’accusations supplémentaires dans le district de Columbia, liées à son rôle dans le kidnapping de 16 missionnaires américains et d’un missionnaire canadien, le samedi 16 octobre 2021, pour lequel il a été mis en examen, selon l’acte d’accusation.
« S’il est reconnu coupable, Vitel’homme Innocent encourt une peine maximale d’emprisonnement à vie ou la peine de mort ».
En 2022, une récompense jusqu’à 1 $ million de dollars a été offerte pour des informations qui pourraient conduire à l’arrestation et/ou à la condamnation de Wilson Joseph.
Le 1er décembre 2023, les États-Unis ont également cité les chefs de gangs Johnson André, Renel Destina, Vitel’homme Innocent et Wilson Joseph pour être considérés par l’Organisation des Nations unies (Onu) en vertu de la résolution 2653 (2022) du Conseil de sécurité concernant Haïti.
Les concernés sont Renel Destina, alias Ti Lapli, 40 ans, du gang Gran Ravin (secteur sud de Port-au-Prince), Emanuel Solomon, alias Manno, la trentaine, du gang Village de Dieu (côte ouest), John Peter Fleronvil et Jean Renald Dolcin, deux chefs du gang Kokorat san Ras basé à Lacroix Périsse (Artibonite/Nord), selon le document émis par le bureau des affaires publiques du Ministère américain de la justice.
Un rapport de l’Onu note un renforcement de la coopération des gangs criminels en Haïti, entraînant une augmentation significative de la violence et des activités criminelles.
« Les gangs criminels contrôleraient désormais environ 80 pour cent de Port-au-Prince. Les enlèvements, les viols, les vols, les meurtres et les violences sexuelles constituent des menaces quotidiennes pour les Haïtiennes et Haïtiens, y compris les enfants, en raison de la prévalence de ces bandes criminelles. », lit-on dans le communiqué. [emb rc apr 08/12/2023 14:15]