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Haïti-Caricom : Plusieurs partis politiques toujours opposés au maintien d’Ariel Henry au pouvoir

P-au-P., 06 déc. 2023 [AlterPresse] --- Le parti politique Mouvement patriotique populaire dessalinien (Mopod) et la nouvelle coalition politique « Front uni pour une sortie de crise efficace et durable » expriment leur opposition au maintien du premier ministre de facto Ariel Henry au pouvoir en Haïti, dans des interviews accordées à la plateforme AlterPresse/AlterRadio.

Lors des discussions avec les émissaires de la Communauté des Caraïbes (Caricom), qui effectuent une nouvelle visite en Haïti, du mercredi 6 au jeudi 14 décembre 2023, en vue de faciliter un accord entre les protagonistes politiques, pour une issue à la crise, le parti politique Mopod déclare entendre soulever le problème de la mauvaise gouvernance du premier ministre de facto, Dr. Ariel Henry, et son incapacité à diriger le pays.

Le mode de gestion gouvernementale a entraîné comme conséquence une grave crise sécuritaire à travers le pays, notamment dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, et le département de l’Artibonite, critique le porte-parole du parti politique Mopod, Raphaël André.

Le parti politique Mopod affirme rejeter certains points contenus dans le projet de cadre de transition, proposé par le groupe des personnalités éminentes de la Communauté des Caraïbes (Caricom).

Il informe avoir reçu l’invitation des émissaires de la Caricom pour participer aux discussions entre les protagonistes politiques, en vue d’une issue à la crise persistante en Haïti.

La proposition de sortie de crise, formulée par le groupe des éminentes personnalités de la Caricom, sera sur la table des discussions.

« Il y a un ensemble d’étapes à franchir, avant de commencer les négociations politiques. Toutes les rencontres politiques, qui ont eu lieu entre les protagonistes haïtiens et les émissaires de la Caricom, étaient des pourparlers, des échanges. Il n’y avait pas encore eu de négociations politiques », fait remarquer le parti politique Mopod.

Le cadre des négociations politiques ainsi que des critères préalables ont été définis très récemment, à partir du projet de cadre de transition de la Caricom, qui propose un nouveau gouvernement de transition d’une durée de 18 mois, explique-t-il.

Le regroupement des partis politiques, dénommé Front Uni pour une sortie de crise efficace et durable, indique, sur AlterPresse/AlterRadio, n’avoir reçu aucune invitation pour participer à la rencontre des émissaires de la Caricom.

Le coordonnateur du Front Uni, Canova Jean Baptiste, dit espérer qu’un consensus politique sera trouvé, afin de parvenir à une résolution de la crise, qui ravage le pays.

Il souhaite la réussite du déploiement de la Mmas, mais pas avec le mode de gouvernance actuelle, qui encourage la criminalité, les actes de kidnapping, tout en exhortant la Caricom à prendre en compte cet aspect si elle veut également réussir sa mission.

Contrairement à la représentante spéciale du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu) et cheffe du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh), l’Équatorienne Maria Isabel Salvador, qui s’oppose à une nouvelle transition en Haïti, le Groupe de personnalités éminentes (Gpe) de la Caricom a estimé impératif et urgent de mettre en place une structure gouvernementale de transition, pour mettre fin à l’impasse politique prolongée, selon un projet de cadre de transition proposé par le Gpe.

Ce dispositif de gouvernance de transition devrait permettre de « faire face à la crise sécuritaire, d’ouvrir la voie à la sortie de l’impasse politique et de poursuivre un retour durable à la légitimité, la démocratie et la normalité, grâce à des élections libres, équitables et inclusives », aux yeux du Gpe.

La durée de la transition en Haïti ne devrait pas dépasser 18 mois après la conclusion de l’accord, selon le projet du Gpe.

Un Conseil de transition (Ct) révisé, composé de sept personnalités représentant les secteurs politique (4), privé (1), religieux (1) et la société civile (1), devrait être installé dans les 14 jours suivant la conclusion dudit accord, recommande le Groupe de personnalités éminentes de la Caricom.

Cette proposition d’accord du Gpe a fait suite à des discussions intensives, qu’il a eues, au cours des six derniers mois (de juin à novembre 2023), avec le premier ministre de facto Ariel Henry, des représentants des signataires du consensus national pour une transition inclusive et des élections transparentes, des représentantes et représentants de la déclaration conjointe de Kingston (juin 2023), ainsi que des représentants de la société civile y compris les femmes, du secteur privé et de la communauté religieuse.

Entre les mercredi 8 et mardi 14 novembre 2023, le Gpe a effectué sa troisième visite en Haïti, en vue de poursuivre les efforts visant à parvenir à un accord entre les parties prenantes, qui devrait permettre de mettre fin à l’impasse politique prolongée depuis plusieurs années.

Du lundi 4 au dimanche 10 septembre 2023, les émissaires la Caricom avaient également séjourné, en Haïti, en vue de tenter de trouver une solution à la crise.

Cette délégation était composée, entre autres, de trois anciens premiers ministres (Kenny Anthony de Sainte-Lucie, Perry Christie de l’archipel des Bahamas et Bruce Golding de la Jamaïque) ainsi que de l’ambassadeur trinidadien Colin Granderson.

Du mercredi 12 au samedi 15 juillet 2023, les éminentes personnalités de la Caricom avaient encore séjourné à Port-au-Prince, sans parvenir à trouver un accord entre les protagonistes haïtiens.

Un sommet inter-haïtien, a été organisé à Kingston (Jamaïque), du dimanche 11 au mardi 13 juin 2023, sous les auspices de la Communauté des Caraïbes (Caricom), afin d’entamer les discussions sur la conjoncture politique et sécuritaire. [je emb rc apr 06/12/2023 14:15]