P-au-P., 29 nov. 2023 [AlterPresse] --- La Fòs refleksyon ak aksyon sou koze Kay ak alimantasyon (Force de réflexion et d’action sur les questions de logement et d’alimentation / Frakka) appelle l’État à prendre des mesures institutionnelles, notamment sécuritaires, pour faciliter le retour, dans leurs quartiers respectifs, des milliers de familles déplacées par les violences des gangs armés en Haïti, dans une note transmise à l’agence en ligne AlterPresse.
La Frakka exhorte les personnes victimes des gangs armés à se mobiliser, pour forcer les autorités à garantir leur sécurité, pour qu’elles puissent retourner chez elles.
Elle recommande également à l’Entreprise publique de promotion de logements sociaux (Eppls) d’adopter des dispositions pour accompagner les victimes ayant perdu leurs maisons, afin qu’elles trouvent immédiatement des logements sociaux pour s’abriter.
Au cours de cette année 2023, des milliers de familles ont été contraintes d’abandonner leurs quartiers dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince ainsi que dans des villes en provinces, à cause des assauts répétés, en toute impunité, des membres de gangs armés.
Les milliers de personnes déplacées, qui vivent dans différents camps, souhaitent globalement des actions et initiatives de l’État et des organisations pour les aider à retourner chez elles, au lieu de les maintenir uniquement dans l’assistanat.
La Frakka dénonce un climat de terreur planifiée, qui sévit dans les villes en province ainsi que dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince.
Critiquant l’inaction de l’État face au fléau de la criminalité en Haïti, elle fait état de crimes de sang, d’enlèvements et de déplacements forcés, dus à la violence des gangs armés.
« Les chauffeurs de transports publics ont de grandes difficultés pour rendre accessibles les produits alimentaires à la population. Ils sont contraints de payer des droits de passage au niveau de Martissant, Fontamara, Mariani, Canaan et plusieurs autres zones dans l’Artibonite ».
La population paie le prix fort de cette extorsion des gangs armés, à travers l’augmentation excessive des tarifs des transports publics et des prix des produits alimentaires, dénonce la Frakka.
Préférant miser sur le déploiement d’une Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas) en Haïti, les dirigeants de facto montrent combien ils n’ont aucune volonté ni compétence pour contrecarrer les actes criminels dans le pays, s’indigne-t-elle.
Aucune force étrangère ne peut résoudre le problème de la criminalité à la place des Haïtiennes et Haïtiens, insiste la Frakka, soulignant combien l’État n’a rien fait pour protéger la population en proie à la criminalité.
Face à ce climat de terreur, imposé par les gangs armés sur le territoire national, le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (Binuh) et le bureau du Haut-commissariat des Nations unies aux droits humains (Hchr) plaident pour le renforcement des forces de police, tout en souhaitant le déploiement, le plus rapidement possible, de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (Mmas), dans un nouveau rapport publié le mardi 28 novembre 2023.
Le déploiement de la Mmas en Haïti a été autorisé par le Conseil de sécurité de l’Onu le 2 octobre 2023.
Au moins 3,960 personnes ont été tuées, 1,432 blessées et environs 3 mille autres kidnappées, au cours de cette année 2023, en raison de la violence des gangs armés en Haïti, signale le rapport onusien.
Entre janvier 2022 et octobre 2023, au moins 1,694 personnes ont été tuées, blessées ou kidnappées dans le Bas Artibonite, ajoute-t-il.
Des efforts accrus devront être déployés pour renforcer les institutions de l’État de droit en Haïti, en particulier la police, le système judiciaire et le système pénitentiaire, recommande le nouveau rapport de l’Organisation des Nations unies (Onu).
La Frakka critique la cheffe du Binuh, l’Équatorienne Maria Isabel Salvador, qui voudrait le maintien au pouvoir du premier ministre de facto Ariel Henry jusqu’à l’organisation d’élections dans le pays, en dépit de l’absence de résultats face à situation de plus en plus compliquée que subit la population.
Les élections démocratiques, transparentes et participatives constituent « le seul chemin pour sortir d’une transition politique », a écrit Maria Isabel Salvador sur son compte ‘’X’’, le 7 novembre 2023.
Cependant, la Fòs refleksyon ak aksyon sou koze Kay ak alimantasyon appelle la population à se défendre contre les gangs armés et à exiger le départ d’Ariel Henry si ce dernier continue d’être de connivence avec les gangs armés. [emb rc apr 29/11/2023 12 :00]
Crédit Photo : Organisation internationale pour les migrations (Oim)