P-au-P., 27 nov. 2023 [AlterPresse] --- Les violences sexuelles et sexistes atteignent des niveaux alarmants en Haïti, avec l’escalade de la violence des gangs armés, notamment dans les départements de l’Ouest et l’Artibonite, relève le système des Nations unies en Haïti, dans un communiqué dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
La représentante spéciale du secrétaire général de l’Onu et cheffe du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh), l’Équatorienne Maria Isabel Salvador, exprime son inquiétude face aux cas de violence sexuelle, « tels que les viols et les agressions perpétrés par des gangs, qui sont utilisés pour semer la peur dans les communautés et qui portent atteinte aux droits humains ».
« Cela doit cesser. Nous refusons de tolérer la violence à l’égard des femmes sous toutes ses formes. Nous exhortons les autorités à travailler pour la mise en place d’une politique et des mesures concrètes visant à renforcer la protection des droits des femmes et des filles », déclare Maria Isabel Salvador.
« Presque une femme sur trois, âgée de 15 à 49 ans, est victime de violences physique, en Haïti », indique la coordonnatrice résidente et humanitaire en Haïti, la Suédoise Ulrika Richardson qui demande d’agir, maintenant et de façon décisive, contre les violences sexuelles contre les femmes et les filles.
Ulrika Richardson renouvelle l’engagement total des Nations unies à continuer à soutenir, avec ses partenaires, les efforts pour lutter contre la violence sexuelle, sous le leadership du Ministère à la condition féminine et aux droits des femmes (Mcfdf), avec la collaboration de la société civile haïtienne, notamment les organisations féminines.
« Les femmes et les jeunes filles sont la cible de violences sexuelles et sexistes d’une extrême gravité », a déploré, le lundi 23 octobre 2023, Catherine Russell, directrice générale du Fonds des nations unies pour l’enfance (Unicef), au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu) sur la situation humanitaire en Haïti.
Le Système des Nations Unies en Haïti affirme conjuguer ses efforts à ceux du gouvernement de facto et des organisations de la société civile, y compris les organisations féministes, pour lutter contre les violences faites aux femmes et aux filles, dans le cadre de la 32e édition de la campagne internationale annuelle des « 16 jours d’activisme contre les Violences basées sur le genre (Vbg) ».
Des activités de sensibilisation dans les camps des personnes déplacées, des universités, des écoles et lycées, seront réalisées autour de la problématique des Violences basées sur le genre, durant cette campagne, qui « se veut une opportunité et un cadre de promotion des droits des femmes pour combattre la violence sous toutes ses formes en Haïti ».
Lancée le samedi 25 novembre 2023 à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, cette campagne prend fin le dimanche 10 décembre 2023, avec le 75è anniversaire de la Déclaration universelle des droits humains du 10 décembre 1948.
« Cette année, la campagne mondiale « Tous UNiS ! », autour du thème « Investir pour prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles », appelle « chacune et chacun d’entre nous à agir pour mettre fin à ce fléau qui, non seulement, cause des souffrances et des traumatismes inimaginables à un trop grand nombre de femmes et de jeunes filles, mais constitue un frein certain au développement durable et au progrès dans une société », souligne le communiqué du Système des Nations unies en Haïti.
Prevansyon, fòmasyon ak edikasyon se zouti pou konbat vyolans sou fanm ak tifi (Prévention, formation et éducation sont des outils de lutte contre les violences à l’égard des femmes et des filles) est le thème retenu pour cette campagne en Haïti. [emb rc apr 27/11/2023 09:40]