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Politique : Un éventuel élargissement du Hct serait une nouvelle redistribution de faveurs en Haïti, selon le parti Rasin kan pèp la

P-au-P., 16 nov. 2023 [AlterPresse] --- Un éventuel élargissement du Haut conseil de transition (Hct) constituerait une nouvelle redistribution de faveurs et non une solution à la crise en Haïti, analyse le parti politique Rasanbleman sosyalis pou yon inisativ nasyonal tou nèf (Rasin kan pèp la), dans une interview accordée à la plateforme AlterPresse/AlterRadio.

Cet éventuel élargissement du Hct ne va favoriser aucun changement structurel réel, estime le porte-parole de Rasin kan pèp la, Camille Chalmers, appelant à une véritable transition.

Le Haut conseil de transition n’est nullement opposée à l’élargissement du Hct, « dans la mesure où cette ouverture permettra à cette instance d’atteindre ses objectifs », a affirmé la présidente du Hct, Mirlande Hyppolite Manigat, dans une note cette semaine..

Le Hct est composé de Mirlande Hyppolite Manigat, Laurent Saint Cyr (du secteur des affaires) et Calixte Fleuridor (président de la Fédération protestante d’Haïti / Fph), des membres non reconnus par les secteurs pour lesquels ils auraient été désignés.

De l’avis du gouvernement de facto, « cette structure aurait pour objectif de favoriser le dialogue national dans la recherche d’un consensus sur les jalons à poser pour signifier les lignes de rupture d’avec les mauvaises pratiques et sur les grands chantiers de la période de transition, notamment en matière de sécurité publique, de Constitution et d’élections, de réformes économiques, de justice et d’État de droit, de sécurité sociale et alimentaire ».

Lors d’une rencontre avec les éminentes personnalités de la Communauté des Caraïbes (Caricom). le lundi 13 novembre 2023, à Port-au-Prince, pour discuter autour de la crise haïtienne, la présidente du Hct rapporte avoir évoqué l’impérieuse nécessité pour tous les protagonistes, impliqués dans la recherche d’un large consensus, de dialoguer en ces moments difficiles, « afin d’aboutir à la résolution définitive de la crise politique, qui n’a que trop duré ».

Miralnde Hyppolite Manigat déclare avoir plaidé en faveur d’un gouvernement plus inclusif, en vue de résoudre les problèmes fondamentaux du pays.

La résolution de la crise haïtienne ne consiste pas à trouver un accord avec les protagonistes haïtiens, mais à réfléchir sur la nature du pouvoir et les conditions à réunir pour une véritable transition de politique, considère le parti politique Rasin kan pèp la.

L’accord du 21 décembre 2022, issu du pouvoir de facto et de ses proches, représente un prolongement du même régime politique de facto avec de nouvelles modalités, pointe Rasin kan pèp la.

« La solution à la crise doit être recherchée par la population haïtienne. Elle doit venir des actrices et acteurs économiques, de la société civile, des protagonistes politiques », préconise le porte-parole du parti politique Fanmi Lavalas, Jodson Durogène, dans un entretien à la plateforme AlterPresse/AlterRadio.

« Nous devons aussi dialoguer avec la communauté internationale, pour qu’elle puisse apporter sa contribution à la résolution de la crise. Mais, la solution doit être haïtienne », insiste le parti politique Fanmi Lavalas.

Par ailleurs, le parti politique Rasin kan pèp la s’élève contre la déclaration de la cheffe de Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh), l’Équatorienne Maria Isabel Salvador, qui a affirmé s’opposer à toute nouvelle transition en Haïti.

Cette déclaration est la manifestation de la continuité du pouvoir de facto d’Ariel Henry et du Parti haïtien tèt kale (Phtkt), dénonce Rasin kan pèp la.

« Le seul chemin pour sortir d’une transition politique, ce sont des élections démocratiques, transparentes et participatives. On ne sort pas d’une transition par une nouvelle transition. Pour arriver à ces élections, il faut d’abord garantir la sécurité », a écrit Maria Isabel Salvador du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh), sur son compte ‘’X’’, le 7 novembre 2023.

Du mercredi 8 au mardi 14 novembre 2023, le Groupe des personnalités éminentes de la Caricom n’a, une nouvelle fois, obtenu aucun résultat dans les nouvelles discussions avec les protagonistes haïtiens, qui devraient aboutir à un consensus politique pour une issue à la crise multidimensionnelle en Haïti.

Le gouvernement des États-Unis d’Amérique avait déclaré accueillir favorablement la mission du groupe de personnalités éminentes de la Caricom en Haïti, dans la perspective de dispositions pour parvenir à un compromis et à un consensus sur le partage du pouvoir, la gouvernance inclusive et des élections crédibles.

« Nous exhortons toutes les parties à saisir cette opportunité pour rétablir l’ordre démocratique », avait écrit, dans un tweet, le secrétaire d’État adjoint étasunien pour les affaires de l’hémisphère occidental, Brian A. Nichols.

Le document, qui était en pleine discussion lors de la mission, du 8 au 14 novembre 2023, de la délégation de la Caricom en Haïti, serait un « faux document », a qualifié le parti politique Grand rassemblement pour l’évolution d’Haïti (Greh), dans une interview à la plateforme AlterPresse/AlterRadio.

Aucune entente n’a été trouvée à l’issue des négociations politiques entre les protagonistes haïtiens sous les auspices du Groupe des éminentes personnalités de la Caricom, a fait savoir le président du Greh, Himler Rébu. [je emb rc apr 16/11/2023 11:15]