P-au-P., 08 nov. 2023 [AlterPresse]--- Le Collectif du 4 décembre 2013 demande aux autorités haïtiennes de garder fermées officiellement toutes les frontières d’Haïti avec la république Dominicaine, jusqu’à ce qu’une entente juste et équitable soit trouvée, « dans le calme et la sérénité », entre les deux pays , dans une note transmise à l’agence en ligne AlterPresse.
Cette recommandation du Collectif du 4 décembre 2013 fait suite à « la présence provocatrice, le mardi 7 novembre 2023, (sur la frontière Ouanaminthe/Dajabón), de soldats de l’armée dominicaine et d’hélicoptères militaires menaçant nos concitoyennes et concitoyens, qui travaillaient à la construction du canal destiné à l’irrigation de la plaine Maribahoux à Ouanaminthe » (Nord-Est d’Haïti).
Le Collectif du 4 décembre 2013 demande également aux autorités de convoquer, dans l’immédiat, l’ambassadeur dominicain en Haïti pour une demande d’explications sur les tensions qui ont éclaté, le mardi 7 novembre 2023, à Ouanaminthe, frontière commune avec Dajabón.
Le regroupement de citoyennes et citoyens appelle à augmenter les effectifs des forces de l’ordre et à renforcer la sécurité sur toute la ligne frontalière.
Il faut appuyer ouvertement les citoyennes et citoyens haïtiens du Nord-Est et les accompagner jusqu’à l’achèvement complet du canal et son branchement à la rivière Massacre, recommande le Collectif du 4 décembre 2013 au nom de la population haïtienne « outragée » et en consultation avec ses organisations-sœurs affilées.
Le Collectif du 4 décembre 2023 en profite pour dénoncer l’escalade d’agressions verbales et systématiques des autorités dominicaines contre Haïti, frisant une certaine xénophobie.
Il critique « les déclarations arrogantes et incendiaires », tenues en septembre 2023, par le président dominicain Luis Abinader, et les dispositions prises par ce dernier de fermer à sa guise les frontières entre les deux pays.
De fortes tensions ont eu lieu, le mardi 7 novembre 2023, à Ouanaminthe, sur la frontière commune avec Dajabón, au vu d’un grand déploiement de militaires dominicains lourdement armés, accompagnés d’un hélicoptère survolant la frontière entre les 2 pays qui partagent l’Ile, selon les témoignages obtenus par la plateforme AlterPresse/AlterRadio.
Mécontents de ces manœuvres, beaucoup d’habitantes et d’habitants de Ouanaminthe ont érigé des barricades de pneus usagés enflammés sur la frontière, en signe de protestation.
Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent un hélicoptère dominicain, qui survole l’espace aérien sur la frontière.
Y sont également remarqués des agents de la Brigade de surveillance des aires protégées (Bsap) à même le sol en position de combat...
« A titre préventif et pour assurer la sécurité dans la zone », l’armée dominicaine a décidé d’augmenter le nombre de soldats et de patrouilles de véhicules sur la frontière avec Haïti, annonce la présidence de la République Dominicaine, dans un communiqué publié sur son site et consulté par AlterPresse.
« Notre gouvernement remplira le mandat constitutionnel de préserver la souveraineté territoriale dominicaine », déclare la présidence de la Republique Dominicaine.
La poursuite des travaux de construction d’un canal à Ouanaminthe, sur la rivière Massacre, a révolté le gouvernement dominicain, qui a décidé de fermer unilatéralement, depuis le 15 septembre 2023, toutes les frontières avec Haïti.
Environ un mois plus tard, la République Dominicaine a décidé de rouvrir partiellement, le mercredi 11 octobre 2023, ses frontières avec Haïti, à des fins commerciales.
Jusqu’au mercredi 8 novembre 2023, les points frontaliers du côté d’Haïti restent fermés. [mff emb rc apr 08/11/2023 14:30]
Photo : Service Jésuite aux Migrants-Haïti (FB)