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Haïti-Violences des gangs : Plus de 2,400 personnes contraintes de quitter leurs domiciles depuis le 1er novembre 2023 à Mariani, selon l’Oim

P-au-P., 08 nov. 2023 [AlterPresse] --- Les actes de violences et de criminalité, perpétrés depuis le mercredi 1er novembre 2023, par des gangs armés dans le quartier de Mariani et ses environs (dans la municipalité de Carrefour, à environ 13 km au sud de la capitale), ont contraint 507 ménages comprenant 2,487 personnes à laisser leurs résidences, indique un bulletin de l’Organisation internationale pour les migrations (Oim) dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

« En plus de pertes en vies humaines, ces violences ont provoqué un déplacement d’environ 507 ménages comprenant 2,487 personnes, dont la plupart se sont dirigés vers la commune de Gressier, précisément dans la première section Morne à Bateau », précise l’Oim.

« Toutes les personnes déplacées se sont réfugiées auprès des familles d’accueil », continue l’Oim.

Des membres de gangs lourdement armés venus de Gran Ravin et Martissant (périphérie sud de Port-au-Prince, sous contrôle de gangs armés depuis le 1er juin 2021) ont attaqué Mariani en vue d’y installer leur base..

Le policier national Junior Berlus, de la 19e promotion de la Police nationale d’Haïti (Pnh), est porté disparu depuis mercredi 1er novembre 2023.

Un nombre indéterminé de personnes auraient été blessées dans ces violences armées à Mariani.

Vendredi soir 3 novembre 2023, les tirs nourris d’armes continuent de retentir dans la zone, comme à Ti sous, Paloma, Gaston..., selon les témoignages recueillis par AlterPresse.

Des groupes armés s’affrontent pour le contrôle de territoires au sud de la capitale, Port-au-Prince.

La circulation des automobiles est devenue encore plus difficile sur cet axe routier, qui dessert quatre départements géographiques du pays à savoir le Sud-Est, le Sud, les Nippes et la Grande Anse.

Les actes de violences a Mariani sont similaires à ceux survenus le 31 août 2020 dans le vaste quartier de Bel Air (qui surplombe le Champ de Mars, vers le nord-est de Port-au-Prince) et dans plusieurs autres quartiers dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, comme Carrefour Feuilles et dans de nombreuses villes en province, dont Source Matelas.

Et le gouvernement de facto garde le silence sur l’expansion de la terreur des gangs armés sur le territoire d’Haïti.

Le jeudi 23 octobre 2023, l’Oim a attiré l’attention sur la situation de 1,077 familles déplacées.

Parmi elles, 3,594 personnes ont trouvé refuge dans des sites et le reste dans des familles d’accueil, à la suite des attaques de gangs armés dans la commune de Port-au-Prince depuis le 13 octobre 2023, à Turgeau et dans le quartier de St Jean Bosco/Portail Saint-Joseph.

Plus de 200 mille personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers en Haïti, dont 40 mille dans la capitale, Port-au-Prince, depuis la mi-août 2023, à cause d’une recrudescence des violences des gangs armés, a signalé, le lundi 30 octobre 2023, le Programme alimentaire mondial (Pam).

Le mercredi 17 août 2023, l’Oim a alerté sur la situation des personnes déplacées internes de la capitale, Port-au-Prince, soulignant combien elles résident désormais dans des conditions vulnérables sur des sites improvisés, avec les violences des gangs armés.

Ces actes de violence provoquent des conséquences lourdes, dont une accélération des conditions de famine et de misère en Haïti.

« Du mois d’août 2023 à février 2024, 4,35 millions d’Haïtiennes et Haïtiens, soit 44% de la population totale, sont confrontés à une insécurité alimentaire aiguë », suivant la dernière analyse du cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (Ipc), citée dans le document du Pam du 30 octobre 2023. [ppsf emb rc apr 08/11/2023 12 :45]

Photo : site Organisation internationale pour les migrations (Oim)