Santo Domingo, 3 août 05 [AlterPresse] --- Le Secrétariat d’Etat à l’Environnement et aux Ressources Naturelles de la République dominicaine a détecté, il y a quelques mois, un réseau de pêcheurs dominicains et haïtiens qui, par leurs pratiques, tendraient à contaminer les eaux de l’Océan Atlantique, au nord de la baie de Manzanillo, en causant le décès de milliers de poissons et d’autres espèces marines.
De l’avis de chercheurs environnementalistes joints par AlterPresse, l’action des pêcheurs dominicains et haïtiens s’est transformée en pratiques communes de pêche massive, risquant de nuire à la santé des habitants des deux nations qui consomment les espèces marines.
Entre plusieurs des espèces mortes, retrouvées sur les rivages, on a dénombré des crevettes grises, crabes, langoustes, carpes, tilapias, jicoteas et d’autres variétés.
Les pêcheurs auraient utilisé des insecticides et herbicides pour commettre leur forfait, a indiqué Ramón Aràstides Madera Arias, procureur dominicain pour la Défense de l’Environnement et des Ressources Naturelles de la ligne Nord-Ouest du territoire voisin de la République d’Haïti.
« Il s’agit d’une situation grave, parce qu’ils mettent un terme à la flore et à la faune aquatique. En même temps, des milliers de poissons sont capturés et emmenés vers Haïti, pour faire des boulettes et des consommés de poisson », a soutenu Madera Arias.
Le fonctionnaire dominicain a déclaré que la Lagune de Saladillo, située dans des eaux territoriales dominicaines, a été incendiée par des prédateurs pour capturer la variété des « jicoteas ».
Depuis quelques mois, des patrouilles sont effectuées avec la Police Environnementale, la Marine de Guerre et la Direction des Parcs Nationaux de la République dominicaine, dans le but de saisir les déprédateurs de l’environnement et des ressources naturelles.
Suivant les informations parvenues à AlterPresse, de la Secrétairerie d’Etat dominicaine à l’Environnement et aux Ressources Naturelles, des contacts auraient été pris avec le gouvernement de la République d’Haïti, pour éviter que les bandes maritimes poursuivent leurs actions de dilapidation des mers de l’île, en empoisonnant les zones de pêche.
Rien ne filtre quant à présent en HaIti sur les contacts qui auraient été pris par les autorités dominicaines sur la question. Cependant, régulièrerement, dans la région de Anse à Pitres / Pedernales, les pêcheurs dominicains et haïtiens se contestent, parfois avec violence, le droit d’exploiter les ressources maritimes de l’Atlantique.
Les espèces maritimes, pêchées en relation à l’empoisonnement déclaré, pourraient provoquer des dommages terribles sur la santé des populations consommatrices, ont indiqué des envirommentalistes.
La pollution de la mer par les pêcheurs dominicains et haïtiens est une violation de la Convention Internationale sur les Déchets de Londres, tenue en 1972.
Par pollution marine, on entend l’introduction de déchets ou autres matières dans la mer, résultante directement ou indirectement d’activités humaines, susceptibles d’avoir des effets nuisibles, comme : causer des dommages aux ressources vives et aux écosystèmes marins, entraîner des dangers pour la santé de la personne, obstruer les activités maritimes, y compris la pêche et d’autres utilisations légitimes de la mer, détériorer la qualité de l’eau de mer en ce qui concerne son utilisation et amoindrir les possibilités de diffusion.
Il existe divers types de pollution marine : eutrophisation, pesticides, agents microbiologiques, métaux lourds, hydrocarbures et les activités de pêche.
Pour éviter que ces groupes organisés ou ces déprédateurs individuels continuent à commettre ce crime contre la nature marine, il faudrait que les autorités des deux pays coordonnent des actions en éducation et en contrôle de la pêche, avancent les environnementalistes.
Il faudrait surtout, disent-ils, entamer des programmes soutenus de conscientisation des pêcheurs des deux nations, dans l’utilisation rationnelle des ressources maritimes. [ jls rc apr 03/08/2005 11:15]