Communiqué de Batay Ouvriye
Soumis à AlterPresse le 3 aout 2005
Dernièrement nous avons reçu de diverses sources l’inquiétante communication de la CCIPSEH. Etant donné que nous trouvons également que c’est un sujet d’une gravité extrême, démontrant, s’il en était encore besoin, la nature éminemment corrompue et inféodée de ce gouvernement, nous retransmettons cette communication à tous nos contacts, nationaux comme internationaux, dans le but de participer à cette dénonciation et chercher à construire une possible force qui saurait exiger des explications mais également les sanctions nécessaires.
Nous ajouterions que la signature du premier contrat par la ministre de la culture Mme Magalie Comeau Denis avait été contestée publiquement (notamment sur le journal Le Nouvelliste) par d’autres ministres du gouvernement même, lui reprochant une claire usurpation de responsabilité. Aucune considération n’avait cependant été alors portée ! Mais il y a pire : sur le site spécialisé de la compagnie même (depuis lors renouvelé), nous avons retrouvé l’an passé des photos de divers objets déjà extraits du fond de mer (ci-jointes également) exposées fièrement par les techniciens de service.
D’autres questions se posent alors à nouveau : indépendamment même de ce contrat honteux et parfaitement illégal (comme le fait bien remarquer la CCIPSEH), où est passée la part haïtienne ? Si un minimum a été vraiment récupéré, pourquoi les « autorités » n’en ont-ils jamais clairement parlé et fait savoir leur montant et utilisation ? S’agirait-il alors - comme toujours - de détournement ?
En dénonçant ces faits et tout en contribuant de notre part aussi à mettre à jour les forfaits, nous nous joignons à la demande d’explications du gouvernement, mais ajouterions en plus une exigence de retrait immédiat de ce contrat illégal et honteux, le retour au pays de toutes les pièces ainsi déplacées et des sanctions exemplaires pour les signataires responsables.
Finalement, nous exhortons également toutes les personnes et organisations concernées à se mobiliser et se joindre fermement à cette évidente dénonciation et exigence de multiples réparations.
Port-au-Prince, 1e août 2005
Pour Batay Ouvriye
Yannick ETIENNE
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Note de presse de la CCIPSEH, JACMEL [1]
La Chambre de Commerce, d’Industrie et des Professions du Sud est d’Haiti ( CCIPSEH ) exprime sa préoccupation face à la situation crée par la décision du gouvernement Latortue de signer avec deux compagnies étrangères des contrats d’exploitation des trésors sous-marins de nos eaux territoriales. Dans cet ordre d’idées la CCIPSEH pose les interrogations suivantes :
Comment une décision d’une portée aussi lourde pour l’avenir de la Patrie, puisqu’il s’agit de notre patrimoine national, peut elle être prise par un gouvernement de transition, sans que le peuple haïtien ne dispose d’aucune des structures constitutionnelles tels que le Sénat ou la Chambre des Députés qui lui eussent permis de faire respecter ses droits ?
Pourquoi en la matière le décret-loi du 1er août 1986 n’a t il pas été respecté ?
Qui a supervisé les appels d’offre ?
Sur quelles bases un pourcentage de 45% de nos richesses nationales a t il été alloué à des compagnies étrangères ?
Sur quelles bases ce pourcentage a t il été ramené à 65%, ce qui veut dire que nous donnons les deux tiers de notre patrimoine à des étrangers ?
De quel outil légal le peuple haïtien dispose t il pour exercer un contrôle sur ces fouilles et faire respecter ses droits ?
Quelle explication y a t il a la décision de renoncer à l’érection d’un musée de nos richesses sous-marines censées provenir du résultat de ces fouilles ?
Face à cette situation de la plus extrême gravité, la CCIPSEH appelle les autorités haïtiennes à faire dans les plus brefs délais la lumière sur leur décision de livrer l’exploitation de nos ressources sous-marines à deux compagnies étrangères. Elle informe dores et déjà les responsables de ces fouilles que le peuple haïtien n’est nullement lié à des accords signés à l’encontre des normes légales et constitutionnelles régissant la matière, et qu’il saura, le moment venu, faire appel devant les instances nationales et internationales de toute violation de ses droits.
Elle appelle enfin toutes les associations socioprofessionnelles à la rejoindre dans son combat pour faire respecter ce que nous avons de plus précieux : le patrimoine de nos enfants.
Jacmel,
Pour la CCIPSEH,
Docteur Frantz Large, Président
Roland Amine Zenny, Vice président
[1] Document pris en référence par Batay Ouvriye