P-au-P., 10 octobre 2023 [AlterPresse] --- Il existe un accès inégal et non équitable des enfants et des jeunes à l’éducation depuis la rentrée des classes timide du lundi 11 septembre 2023, regrette la Fondation Zanmi Timoun, dans une note dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
« Certains élèves de la capitale et des zones avoisinantes peinent à reprendre le chemin de l’école pour ce début du mois d’octobre, alors que la rentrée des classes pour l’année académique 2023-2024 a débuté officiellement depuis le 11 septembre. »
La Fondation Zanmi Timoun appelle les autorités concernées à prendre des dispositions afin de donner une réponse satisfaisante à cette situation qui s’expliquerait, selon elle, par la violence des gangs armés, obligeant les habitantes et habitants de plusieurs quartiers à se réfugier dans des écoles de la capitale.
Elle critique l’insouciance du gouvernement de facto à répondre aux besoins éducatifs des enfants et des jeunes.
La non prise en considération par l’Etat haïtien des articles de la Constitution garantissant à toute personne le droit de circuler, de vivre sans être exposé à des risques de danger, « implique, d’une part, l’inégalité, dans une certaine mesure, entre les enfants qui ont la possibilité d’aller à l’école et ceux qui n’en ont pas », déplore-t-elle.
L’institution de promotion des droits de l’enfant demande aux autorités éducatives, judicaires et policières d’assurer la sécurité aux personnes déplacées, hébergées dans des écoles, afin qu’ils puissent retourner chez elles.
« Des travaux de réparations doivent être également effectués dans les écoles occupées par des personnes déplacées afin d’assurer le retour en classe des élèves concernés. »
L’État est exhorté à agir « de telle sorte qu’il puisse répondre non seulement au besoin des déplacés occupant les espaces scolaires mais aussi des élèves qui sont dans l’obligation de regagner leurs salles de classe pour commencer l’année académique. »
La Fondation Zanmi Timoun encourage les organisations sociales à se mobiliser pour faire respecter le droit à l’éducation pour tous et pour toutes en Haïti conformément aux prescrits de la Constitution haïtienne et aux engagements internationaux pris par l’État haïtien.
Les résultats du Bac, une catastrophe
Les résultats de l’examen du bac unique pour l’année académique 2022-2023, avec un taux de réussite national de 36.38% ont été catastrophiques, relève la Fondation Zanmi Timoun.
Cette situation s’expliquerait « par les répercussions des actes de violences armées qui affectaient l’année scolaire dès le début de la période académique 2022-2023, en provoquant la fermeture et la délocalisation des écoles », considère-t-elle.
Avec la quantité de personnes déplacées qui occupent, surtout les espaces scolaires publics tels que : le Lycée Jean Jacques Dessalines, le Lycée du Cent Cinquantenaire, le Lycée Marie Jeanne, l’École Nationale République du Brésil, les résultats pourraient être encore catastrophiques pour ces élèves, prévient-elle.
La Fondation Zanmi Timoun demande à l’État d’assumer sa responsabilité pour la réouverture des écoles qui ont servi comme camps d’hébergement pour les personnes déplacées à la suite des violences des groupes armés.
Le Centre d’analyse et de recherche en droits humains (Cardh) dénonce le manque de prise en charge des personnes déplacées, huit jours après les assauts des gangs armées contre les habitantes et habitants de Carrefour Feuilles (banlieue sud-est de la capitale, Port-au-Prince), dans un rapport d’évaluation publié en août 2023.
Il a fait état, en septembre 2023, de 35 mille personnes déplacées internes dans les 45 sites répertoriés, dont 38 à Port-au-Prince. [emb apr 10/10/2023 12 :00]