P-au-P., 04 oct. 2023 [AlterPresse] --- Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) exprime des inquiétudes face à l’exacerbation de « l’urgence humanitaire déjà critique » en Haïti, en proie aux violences des gangs armés, indique Onu info, dans un article publié sur son site consulté par l’agence en ligne AlterPresse.
« La situation actuelle est tout simplement intenable », a estimé, le mardi 3 octobre 2023, la 8e Directrice générale de l’Unicef, l’Américaine Catherine Russell.
« Aucun être humain, et encore moins aucun enfant, ne devrait jamais avoir à faire face à une brutalité, une privation et une anarchie aussi choquantes », déclare-t-elle.
L’Unicef appelle au soutien de la communauté internationale afin d’atteindre, dit-il, « les enfants et les familles haïtiennes qui ont désespérément besoin d’aide en ce moment ».
« Plus de 5 millions de personnes, dont un nombre record de 3 millions d’enfants, auront besoin d’une aide humanitaire en 2023 », souligne-t-il.
Près de cinq millions de personnes souffrent cruellement de faim en Haïti.
L’Unicef dénonce une violence incontrôlée dans la capitale haïtienne, qui s’intensifie dans l’Artibonite, la principale région rizicole du pays, « terrorisant les enfants et les familles et détruisant les moyens de subsistance dans un contexte de faim, de malnutrition et d’épidémie de choléra sans précédent ».
« Dans l’Artibonite, le nombre d’enfants, qui auraient besoin d’un traitement vital, a plus que doublé depuis 2020 ».
Des violences brutales perturbent aussi la production rizicole et agricole dans l’Artibonite, rapporte l’Unicef, déplorant combien un grand nombre de familles y ont été contraintes d’abandonner leurs domiciles.
Plus de 22 mille personnes avaient été déplacées en juin 2023 dans le pays, contre moins de 10 mille en avril 2023.
Tuerie, enlèvements et viols
Entre mai et juin 2023, au moins 60 personnes ont été tuées ou blessées dans des affrontements entre gangs armés pour le contrôle de territoire et des ressources contre quatre au cours de la même période l’année dernière (2022), selon l’Unicef.
« Près de la moitié des 298 enlèvements à travers le pays au cours de cette période ont eu lieu dans le Bas Artibonite ou la partie inférieure de l’Artibonite, impliquant principalement des civils voyageant dans les transports publics ».
15 femmes se rendant au marché auraient été également kidnappées et violées.
Le choléra toujours présent
L’Artibonite a été globalement la zone la plus touchée par l’épidémie de choléra.
L’accès à six des 17 communes du département, dont Saint Marc, Verrettes et Petite Rivière de l’Artibonite, qui représentent des foyers de choléra, demeure difficile voire impossible, à cause du climat de terreur, s’inquiètent les travailleuses et travailleurs humanitaires.
Beaucoup de familles vivant dans ces communes sont pratiquement assiégées par la violence.
Haïti figurait parmi les cinq premiers pays au monde, en termes de cas de choléra enregistrés entre le 20 juillet et le 31 août 2023, signale l’Unicef.
« La combinaison de l’insécurité croissante, de l’accès restreint aux services essentiels de santé, d’eau et d’assainissement et du choléra constitue une menace particulièrement mortelle pour les enfants souffrant de malnutrition ».
En 2023, plus de 115,600 enfants en Haïti, soit une augmentation de 30% par rapport à l’année 2022, pourraient souffrir de Malnutrition aiguë sévère (Mas), également connue sous le nom d’émaciation sévère, à cause de la violence armée, a averti, en mai 2023, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef). [emb rc apr 04/10/2023 10:20]
Photo : Compte X de Unicef