P-au-P., 27 sept. 2023 [AlterPresse] --- « Nous attendons le mandat de l’Organisation des Nations unies (Onu) dans les prochaines semaines. Après cela, nous nous déploierons en Haïti, au plus tard début janvier 2024 », a déclaré le ministre des affaires étrangères du Kenya, Alfred Nganga Mutua, lors d’une conférence de presse donnée le mardi 26 septembre 2023, à Nairobi, la capitale du Kenya.
La déclaration a été relayée dans un article publié sur le site kenyan Capital News, consulté par l’agence en ligne AlterPresse.
La planification de la logistique, de l’équipement et du personnel de déploiement est déjà en branle, selon le chancelier kenyan, arguant que son gouvernement a déjà commencé une formation en Français pour certains officiers, compte tenu du contexte linguistique d’Haïti.
« Le Kenya est l’une des nations les plus réussies et les plus recherchées pour les missions de maintien de la paix, car nous jouons notre rôle en tant que membre de la famille des nations », a fait valoir le ministre des affaires étrangères du Kenya, affirmant qu’une majorité d’Haïtiennes et d’Haïtiens serait favorable à une intervention dirigée par le Kenyan et soutenue par l’Onu.
« C’est en raison de l’excellente performance du Kenya que le gouvernement d’Haïti a demandé au Kenya de diriger une mission de police pour aider à stabiliser et rétablir l’ordre dans son pays ».
Le Kenya travaillerait avec d’autres partenaires pour obtenir un mandat des Nations unies, selon Alfred Nganga Mutua soulignant combien son gouvernement entamerait bientôt des discussions pour obtenir un soutien au déploiement nécessaire, dans le but d’avoir des policiers Kényans sur le terrain en Haïti d’ici quelques mois .
« Les États-Unis, en tant que voisins d’Haïti, avaient choisi de ne pas prendre le rôle de chef de file. Mais, le Kenya ne pouvait pas rester les bras croisés et regarder les Haïtiennes et Haïtiens souffrir », a-t-il expliqué en guise de réponse sur les raisons, pour lesquelles le gouvernement des États-Unis d’Amérique a refusé de diriger la mission.
Le projet de déploiement d’une force multinationale ferait suite à une demande, le 7 octobre 2022, du gouvernement de facto en Haïti, dit le ministère kenyan des affaires étrangères, rejetant les déclarations, selon lesquelles la décision de prendre les commandes de la force multinationale en Haïti serait motivée par les puissances mondiales.
12 pays prêts pour intégrer la mission multinationale de soutien à la sécurité en Haïti
12 pays auraient déjà promis de faire partie de la mission multinationale de soutien à la sécurité en Haïti
En plus du Kenya, qui voudrait aider Haïti à travers le déploiement de cette force multinationale, « il y a 12 autres pays, qui sont prêts à fournir des ressources humaines, des matériels, de la logistique et de l’argent, dans le cadre du déploiement éventuel de cette mission », a déclaré le premier ministre de facto Ariel Henry, lors d’une conférence de presse donnée à son retour en Haïti, le lundi 25 septembre 2023, après sa participation à la 78e Assemblée générale de l’Onu.
L’Espagne, la Jamaïque, les Bahamas, la Mongolie, le Sénégal, Bélize, le Guatemala, le Pérou, l’Italie, Antigua et Barbuda et Surinam figurent sur la liste des pays, qui ont promis de faire partie de la mission multinationale de soutien à la sécurité en Haïti, selon le journal américain Miami Herald.
Le lundi 25 septembre 2023, les États-Unis d’Amérique et le Kenya ont signé, à Nairobi, un accord de défense sur Haïti.
Cet accord devrait permettre au Kenya d’obtenir des ressources financières et logistiques pour le déploiement de ses forces en Haïti.
En conférence de presse, le lundi 25 septembre 2023, à son retour de l’Assemblée générale de l’Onu, le premier ministre de facto, Ariel Henry, s’est dit optimiste sur le vote d’une résolution à l’Onu autorisant le déploiement d’une force multinationale dans le pays.
« Au niveau des pays membres de l’Organisation des Nations unies, la tendance pencherait plutôt sur le déploiement de cette force », avait estimé Ariel Henry.
Le vendredi 22 septembre 2023, à la tribune de la 78e Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (Onu), il avait appelé à nouveau au déploiement d’une force robuste, afin de renforcer les efforts de la Police nationale contre les gangs, qui sèment la terreur sur le territoire d’Haïti.
Le mardi 19 septembre 2023, le président des États-Unis d’Amérique, Joseph Robinette Biden dit Joe Biden, a plaidé pour l’envoi d’une force internationale pour aider la Police nationale d’Haïti (Pnh) à lutter contre les gangs armés, lors d’une intervention, à la tribune de la 78e Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (Onu).
« Toute intervention militaire va soutenir la corruption et la répression d’Haïti. Un régime non élu va aggraver probablement la crise politique actuelle et la rendra catastrophique. Cela renforcera davantage le régime, aggravant la crise politique en Haïti, tout en générant d’importantes pertes civiles et une pression migratoire ».
Telle est la mise en garde des élus américains d’origine haïtienne, qui s’opposent à une éventuelle intervention militaire en Haïti, dans une lettre ouverte adressée au président Joe Biden et au secrétaire d’État américain Antony Blinken, le vendredi 22 septembre 2023. [ppsf emb rc apr 27/09/2023 11:00]
Photo : Compte X du chancelier Kenyan, Alfred Nganga Mutua