P-au-P., 19 sept. 2023 [AlterPresse] --- La représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies et cheffe du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh), l’Équatorienne Maria Isabel Salvador, encouragerait les autorités haïtiennes à poursuivre le dialogue bilatéral, pour résoudre diplomatiquement la crise de la rivière Massacre, dans le cadre du droit international, selon un communiqué du Ministère haïtien des affaires étrangères et des cultes (Maec), consulté par l’agence en ligne AlterPresse.
Cette situation risque d’avoir des conséquences néfastes sur les deux pays, a prévenu Maria Isabel Salvador, lors d’une visite de courtoisie à la titulaire de facto par intérim du Maec, Emmelie Prophète Milcé, le lundi 18 septembre 2023c, selon le Maec.
La crise pourrait entrainer des impacts négatifs sur la situation socio-économique d’Haïti et des conséquences sur la sécurité des Haïtiennes et Haïtiens en République Dominicaine, aurait ajouté la cheffe du Binuh.
Lors de cette visite, la cheffe du Binuh voulait s’informer de l’évolution de la situation entre Haïti et la République Dominicaine, après la décision prise par le gouvernement dominicain de fermer l’ensemble de ses frontières avec Haïti, à partir du vendredi 15 septembre 2023.
Maria Isabel Salvador en a profité pour exprimer ses inquiétudes et celles d’une partie de la communauté internationale par rapport à la dégradation des relations entre les deux pays.
La République d’Haïti a le droit souverain de faire des prises sur la rivière Massacre, a rappelé la titulaire de facto ad intérim du Maec, réaffirmant qu’Haïti privilégie le dialogue.
L’expert des Nations unies des droits humains en Haïti, l’Américain William O’Neill appelle les gouvernements dominicain et haïtien « à partager toutes les informations pertinentes sur la nappe phréatique, les études hydrologiques, les impacts environnementaux et autres informations décrites dans la déclaration commune de mai 2021, afin de parvenir à une fin pacifique et rapide » à la crise de la rivière Massacre, dans une note.
O’Neill exhorte également le gouvernement de facto en Haïti à exercer son autorité sur toutes les activités liées au projet de canal sur la rivière Massacre (Dajabon), afin de garantir que les protocoles appropriés en matière d’ingénierie, de santé, de sécurité et environnementaux soient respectés.
Il demande aux gouvernements haïtien et dominicain de revenir à la table des négociations et de suivre le processus décrit dans la déclaration commune du 27 mai 2021, pour parvenir à une résolution pacifique de ce différend.
Une délégation haïtienne a mis fin à des négociations bilatérales en territoire voisin, suite à la mise à exécution des menaces du président dominicain, Luis Abinader, de fermer, à partir du vendredi 15 septembre 2023, les frontières terrestre, aérienne et maritime avec la république d’Haïti.
Dans la soirée du dimanche 18 septembre 2023, Luis Abinader a déclaré maintenir la décision de fermer totalement la frontière avec Haïti, dans une adresse à la nation dominicaine.
Cette décision de fermer toute la frontière haïtienne-dominicaine (terrestre, maritime et aérienne), pour protester contre la poursuite des travaux de construction à Ouanaminthe (Nord-Est d’Haïti) d’un canal sur la rivière Massacre, est entrée en vigueur depuis le vendredi 15 septembre 2023, dès 6:00 am (10:00 gmt).
Les mesures prises par le gouvernement dominicain, comme la suspension des visas pour les citoyennes et citoyens haïtiens, resteront en vigueur jusqu’à « l’arrêt définitif de la construction du canal sur la rivière Massacre du côté haïtien », a soutenu Abinader.
Un élan de solidarité, du côté haïtien continue à s’exprimer en faveur de la construction d’un canal sur la rivière Massacre, en dépit de la décision unilatérale prise par le président dominicain Luis Abinader de fermer toute la frontière haïtienne-dominicaine. [emb rc apr 19/09/2023 15:30]