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Crise : Les États-Unis mettent les bouchées doubles pour le déploiement d’une force multilatérale en Haïti

P-au-P., 14 sept. 2023 [AlterPresse] --- Le gouvernement des États-Unis d’Amérique continue de multiplier les démarches à travers le monde, afin de trouver des pays désireux de se joindre à eux, dans le projet de déploiement d’une force multilatérale en Haïti.

C’est ce qu’a déclaré, le mercredi 13 septembre 2023, Todd Robinson, secrétaire adjoint américain au Bureau international des stupéfiants et de l’application de la loi dans des propos relayés par le journal américain Miami Herald, consulté par l’agence en ligne AlterPresse.

La résolution de l’Organisation des Nations unies (Onu) sur Haïti est urgente.

« Nous avançons aussi vite que possible », a-t-il ajouté, dans un contexte où les gangs armés contrôlent la quasi-totalité des quartiers de la capitale, Port-au-Prince.

« Il ne faut pas se faire d’illusions sur l’urgence, avec laquelle nous, le gouvernement américain, voyons cela. Nous n’avons pas la possibilité de ne rien faire, car les gens souffrent. Cela dit, cela ne rend pas les choses moins compliquées. Nous avançons aussi vite que possible. Est-ce qu’on le fera à temps ? C’est ce que nous essayons de faire », a affirmé Todd Robinson.

Annoncée pour le vendredi 15 septembre 2023, la réunion du Conseil de sécurité de l’Onu au sujet du déploiement d’une force multinationale en Haïti pourrait ne pas se tenir, selon les informations disponibles.

Entre temps, les gouvernements étrangers ont promis à l’administration politique à Washington qu’ils ne s’engageraient pas dans cet effort tant que le Conseil de sécurité des Nations unies n’aura pas approuvé la mission, rapporte le journal Miami Herald.

Cela fait près d’un an depuis que le gouvernement des États-Unis pousse les autres gouvernements à s’intéresser à un éventuel déploiement d’une force multinationale d’action rapide, qui devrait aider les Haïtiennes et Haïtiens à revenir à un semblant de normalité.

Aucun accord n’est encore trouvé entre les États-Unis et ses partenaires sur ce qui semble un dossier compliqué.

Les gouvernements de la Russie et de la Chine, ayant le droit de veto sur toutes les résolutions au Conseil de sécurité de l’Onu, se sont opposés par le passé au déploiement d’une force internationale en Haïti.

Une délégation d’autorités du Kenya, comprenant de hauts gradés de la police, avait effectué une mission d’évaluation et de reconnaissance en Haïti au mois d’août 2023.

Pour établir leur présence en Haïti, les responsables kényans auraient besoin d’un seuil minimum de 2,000 officiers, prêts à être déployés sur la base d’une résolution de l’Onu, avait rapporté le journal américain Miami Herald.

Le gouvernement du Kenya a proposé d’envisager de diriger la mission de sécurité en Haïti. Mais, les détails de son rôle, notamment la question de savoir si les forces kényanes pouvaient envisager de lancer une offensive contre les gangs armés dans les rues, restent flous.

Entre-temps, les actes de violences s’intensifient en Haïti, notamment dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, depuis juillet 2023, avec des dizaines de milliers d’Haïtiennes et d’Haïtiens contraints, avec la terreur des gangs armés, d’abandonner leurs maisons dans les quartiers de la capitale, dont Carrefour Feuilles, Bon Repos dans la commune de croix des Bouquets et au Bel Air, depuis début août 2023.

Plusieurs centaines de personnes ont été contraintes de fuir leurs domiciles à Sou Teras dans le quartier de Fort National ainsi qu’à Poste Marchand, Solino, Delmas 24 et autres, après des assauts dans le quartier de Solino dans l’après-midi du dimanche 10 septembre 2023.

Un nombre indéterminé de personnes auraient été tuées dans cette nouvelle incursion de gangs armés du Bel Air contre une communauté sans défense à Fort National.

Plusieurs maisons ont été incendiées par ces assaillants armés.

Dans l’après-midi du jeudi 7 septembre 2023, ils ont assassiné par balles, à Carrefour Péan, le professeur de physique et de mathématiques à l’École normale supérieure (Ens) et à la Faculté des sciences (Fds) de l’Université d’État d’Haïti (Ueh), Solon Fortunat, ainsi qu’un policier national, Wilio Idoccy.

Un nombre indéterminé d’autres personnes sont sorties blessées de cette attaque des gangs armés.

Des milliers de familles, qui résident dans le vaste quartier de Carrefour Feuilles (banlieue sud-est de la capitale, Port-au-Prince) et à Tabarre (municipalité au nord-est), continuent de subir l’horreur imposée, en toute impunité, depuis plusieurs semaines, par les membres du gang de Gran Ravin et de Kraze Baryè, sous le regard impuissant des autorités étatiques.

Une vingtaine de journalistes sont parmi les milliers de personnes chassées par les les violences répétées des gangs armés à Carrefour Feuilles (banlieue sud-est de la capitale, Port-au-Prince), a fait savoir à la plateforme AlterPresse/AlterRadio le secrétaire général de l’Association des journalistes haïtiens (Ajh), Jacques Desrosiers. [ppsf emb rc apr 14/09/2023 11:35]