P-au-P., 13 sept. 2023 [AlterPresse] --- La Solidarite fanm ayisyèn (Sofa) critique la passivité du gouvernement de facto en place, qui ne réagit nullement face aux assauts répétés des gangs armés contre la population haïtienne, dans une note publiée sur les réseaux sociaux, consultés par l’agence en ligne AlterPresse.
La Sofa évoque les attaques armées perpétrées contre les communautés (à Port-au-Prince) de Carrefour Feuilles, Solino, Bel Air, Nazon, entre autres, par des gangs criminels, qui seraient les bras armés des secteurs politiques et économiques du pays, avance-t-elle.
Cette situation plonge dans la détresse « une population qui n’arrive pas à dormir, à se nourrir, à se soigner, des enfants qui n’arrivent pas à se rendre à l’école, des femmes et hommes qui n’arrivent pas à circuler librement ».
La Sofa relève combien les gangs armés continuent de tuer et de mettre le feu aux maisons pour forcer les résidentes et résidents à abandonner leurs zones.
Les actes de violences du gang de Gran Ravin, qui se sont intensifiés depuis le dimanche 13 août 2023 dans le vaste quartier de Carrefour Feuilles (banlieue sud-est de la capitale, Port-au-Prince) ont contraint des milliers de personnes à quitter la zone.
Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées par balles à Carrefour Feuilles, dans ces attaques armées, pratiquement depuis début août 2023, selon les témoignages recueillis par le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh).
Ces déplacements forcés sont dans l’intérêt de quel groupe de personnes ? Quel projet, quel plan macabre est en train d’être exécuté quand on force une population d’une zone à s’enfuir ?, s’interroge la Solidarite fanm ayisyèn.
Les actes de kidnapping et les attaques des gangs armés prennent beaucoup plus d’ampleur, chaque fois qu’un grand événement politique se prépare dans le pays, note la Sofa, se référant, notamment, à la visite en Haïti de la mission d’évaluation du Kenya visant à discuter sur l’envoi d’une force dans le pays.
Les politiciens auraient livré le pays aux bandits afin de justifier la nécessité d’un débarquement ou d’une force d’occupation militaire, estime la Sofa.
Une mission kenyane d’évaluation et de reconnaissance en Haïti a séjourné en Haïti, du 19 au 23 août 2023, dans la perspective d’un déploiement d’une force multinationale.
Plusieurs gouvernements étrangers souhaiteraient voir le Kenya diriger une force multinationale en Haïti, en guise de réponse à l’aide, sollicitée depuis le vendredi 7 octobre 2022, par le gouvernement de facto auprès de la communauté internationale, en faveur de l’envoi d’une force armée spécialisée en quantité suffisante pour le soutenir dans la lutte contre les gangs armés en Haïti. [mff emb rc apr 14/09/2023 10:30]