P-au-P, 02 août 05 [AlterPresse] --- Les frais exigés par le Ministère de l’Education Nationale, de la Jeunesse et des Sports (MENJS) pour l’année académique 2005-2006 sont respectivement fixés à 200 gourdes pour les élèves des lycées et 100 gourdes pour ceux des écoles fondamentales, a confirmé à AlterPresse Emmanuel Michel Bazile, directeur général du MENJS.
Selon le professeur Bazile, cette mesure traduit « le voeu du Ministère de l’Education Nationale de protéger les enfants et les familles qui sont déjà pauvres » dans un pays frappé par la violence et la misère la plus abjecte.
Le directeur général du MENJS a promis de sanctionner tous les directeurs et toutes les directrices d’écoles publiques qui ne respecteraient pas le tarif fixé par les autorités compétentes.
« L’année dernière, on a eu beaucoup de problèmes (...) On a dénoncé cette mauvaise habitude des Directeurs d’écoles qui réclament beaucoup plus que ce que demande le Ministère de l’Education Nationale. Les gens qui font ça, (...) je les considère comme des hors-la-loi. Je crois que c’est quelque chose avec lequel il faudrait divorcer », a-t-il soutenu
Emmanuel Bazile a de plus indiqué que des instructions seront données aux inspecteurs et inspectrices d’écoles visant à accompagner les directeurs et informer les parents du montant qu’ils ont à payer. « Le parent haïtien doit réclamer son droit. Il doit dire devant le public voilà que tel directeur lui a demandé de payer plus alors que le ministère a déjà fixé le prix », a-t-il précisé.
Ces dernières années les parents n’ont pas cessé de se plaindre de l’augmentation continue des frais de scolarité au niveau des écoles privées et des écoles congréganistes. Tout en reconnaissant le rôle joué par ce secteur en matière d’éducation en Haïti, le directeur général du MENJS croit que des mesures devront être adoptées.
« Si on n’est pas encore arrivé à mettre de l’ordre dans sa propre maison, c’est-à -dire les écoles nationales, il est difficile d’entrer comme ça dans le privé. Selon lui, il faudra que tout le monde soit « conscientisé ». « C’est une conscience à mettre dans la tête des directeurs d’écoles et dans la tête des parents », a estimé Bazile.
Le responsable de l’éducation a aussi fait mention de la publication des résultats des examens officiels d’Etat. Outre les résultats de la sixième année fondamentale, le professeur Emmanuel Bazile a annoncé pour bientôt la publication de ceux de la neuvième année fondamentale qui accusent « un taux très minime de réussite ».
« On n’a pas encore le pourcentage de candidats réussis. Car cela est donné de façon partielle. Le département des Nippes a un taux de plus 50% de réussite. Pour le département de l’Ouest, on ne sait pas encore. Mais je crois que le pourcentage est très minime », a-t-il fait savoir.
Le Directeur général du Ministère de l’Education Nationale a tenté d’établir le lien entre cet éventuel échec et la situation de violence qui sévit à Port-au-Prince depuis le 30 septembre 2004 avec le déclenchement de l’ « Opération Bagdad », mouvement de représailles favorable à l’ancien président Jean Bertrand Aristide.
Lors du déroulement des examens de la rhéto et de la philo, certains candidats ont eu leur fiche d’examens déchirés, d’autres ont été contraints de rester chez eux par peur d’être victimes des atrocités de bandits armés opérant à visière levée dans des quartiers volatiles. Le Ministère de l’Education Nationale avait organisé une session spéciale pour ces bacheliers. [do gp apr 02/08/05 00:15]