P-au-P., 06 sept. 2023 [AlterPresse] --- Une vingtaine de journalistes sont parmi les milliers de personnes affectées par les actes de violences répétées des gangs armés à Carrefour Feuilles (banlieue sud-est de la capitale, Port-au-Prince), fait savoir à AlterPresse/AlterRadio le secrétaire général de l’Association des journalistes haïtiens (Ajh), Jacques Desrosiers.
Le secrétaire général de l’Ajh, qui résidait dans la zone depuis plusieurs années, a été lui-même obligé de chercher refuge ailleurs.
« Ma famille et moi avons dû quitter notre domicile sous la violence des gangs armés. Je n’ai aucune information disponible concernant la maison », signale le confrère Jacques Desrosiers.
Beaucoup de journalistes ont perdu leurs maisons à Carrefour Feuilles, d’autres ont été contraints d’abandonner leurs domiciles pour éviter d’être victimes par les membres des gangs armés, rapporte l’Ajh.
« Les actes de terreur des bandits de Gran Ravin font partie de la criminalité généralisée, instaurée par les gangs armés dans le département de l’Artibonite et de l’Ouest », souligne l’Ajh., déplorant combien cette situation empêche le bon fonctionnement de la société, notamment l’exercice normal du métier de journaliste en Haïti.
« Aucune aide concrète n’a été encore apportée aux journalistes victimes. Mais, nous sommes en discussion avec des partenaires afin de prêter main forte à nos confrères ».
Parmi les journalistes victimes, figurent Réginald Esaie Orélus et Richardson Jourdan, journalistes à la Télévision nationale d’Haïti (Tnh) ; Celou Flécher, responsable du média en ligne Le Facteur ; Samuel Dallemand et Rubens Artiste, deux reporters d’images à Télé Ginen ; Jean Yves Saint-Louis, journaliste de Radio Lumière ; Kettia Marcellus de la Solidarité des femmes haïtiennes journalistes (Sofejh) ; Jacques Stevenson Saint-Louis, journaliste à la Radio éducative du Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp) et Judex Vélima, journaliste reporter d’images à Télé Espace.
Joint au téléphone par la plateforme AlterPresse/AlterRadio, le journaliste-reporter à la radio Galaxie et rédacteur à l’agence en ligne, Fact checking news, Arnold Junior Pierre, raconte combien il mène actuellement une vie difficile, après avoir été chassé de sa demeure à Carrefour Feuilles par des gangs armés.
« Les bandits armés ont incendié ma maison avec tout ce qui s’y trouvait. Après avoir résidé plus de 20 ans à Carrefour Feuilles, ma famille et moi sommes contraints d’aller vivre ailleurs. Ma famille est retournée en province et moi je me suis réfugié dans une autre zone dans la capitale, Port-au-Prince », confie Arnod Junior Pierre.
« En ce moment, je suis recherché par des bandits armés, puisqu’ils m’accusent d’avoir été le coordonnateur de presse des manifestations organisées contre eux », ajoute Arnold Junior Pierre.
« Les bandits de Gran Ravin m’ont forcé à laisser Fouchard (Carrefour Feuilles), où j’ai passé mon enfance. J’y étais retourné depuis deux ans, après avoir été contraint d’abandonner Martissant, à cause des bandits armés de Village de Dieu, qui ont incendié ma maison », explique, pour sa part, le responsable de l’agence de presse « Fact checking news », Dieumaitre Dieussources.
Des milliers de familles ainsi que des dizaines d’artistes de Carrefour Feuilles (banlieue sud-est de la capitale, Port-au-Prince), dont des peintres, sculpteurs, musiciens, danseurs, ont aussi été sévèrement affectées par les violences du gang armé de Gran Ravin, à Carrefour Feuilles.
Pour la seule première partie du mois d’août 2023, au moins 73 personnes ont été assassinées, dont 54 à Carrefour-Feuilles seulement, selon un décompte du Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) dans un rapport publié le 18 août 2023. [je emb rc apr 06/09/2023 16:00]