P-au-P, 1er sept. 2023 [AlterPresse] --- Beaucoup de voix continuent d’exprimer leur scepticisme, quant à une issue positive dans la recherche d’une solution à la crise en Haiti, avec un troisième round de négociations que compte tenter la Communauté des Caraïbes (Caricom), du lundi 4 au dimanche 10 septembre 2023, avec des protagonistes sur le territoire national, selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.
Ces nouveaux pourparlers pourraient déboucher sur un consensus vers une sortie de crise, considère le porte-parole du parti politique Organisation du peuple en lutte (Opl), Danio Syriack, interrogé par la plateforme AlterPresse/AlterRadio.
« Nous prônons, depuis plus de quatre ans, cette initiative. Avec le pouvoir en place, nous avons accepté la logique des discussions bilatérales, qui étaient une occasion pour nous de tenter de convaincre les autorités de facto pour pouvoir arriver à des échanges multilatéraux », explique le parti politique Opl.
La rencontre, les dimanche 11, lundi 12 et mardi 13 juin 2023, à la Jamaïque aurait permis de franchir une étape pour aboutir à des discussions multilatérales, susceptibles d’amener à un consensus, analyse l’Opl.
La nouvelle mission de la Caricom, la semaine prochaine, devrait être la dernière dans le cadre de la recherche d’un consensus politique, souhaite le parti politique Organisation du peuple en lutte, qui évoque un contexte politique et économique délétère dans le pays, ravagé par la criminalité et la destruction de biens.
L’économie haïtienne est en régression La démocratie est bafouée, puisque, depuis cinq ans, les élections ne peuvent pas être organisées en Haïti, déplore l’Opl.
Le fait même d’entreprendre des discussions constitue déjà une bonne démarche, applaudit, de son côté, le coordonnateur du parti politique Union nationale pour l’intégrité et la réconciliation (Unir), Clarens Renois, joint par AlterPresse/AlterRadio.
Lors de la rencontre à la Jamaïque, le parti politique Unir dit avoir proposé d’instaurer le bicéphalisme à la tête de l’État, avec un conseil présidentiel ou avec un Haut conseil de transition (Hct) recomposé, mais avec des attributions présidentielles.
« Rééquilibrer le pouvoir à la tête de l’État, redonner confiance au pays et à la force de sécurité nationale et parvenir à une transition devant aider à l’organisation des élections » sont parmi les autres recommandations formulées par le parti politique Unir.
« Il est clair que le premier ministre de facto Ariel Henry ne peut pas diriger seul. Depuis plus de deux ans, il n’apporte aucun résultat satisfaisant pour le pays, surtout en ce qui concerne la criminalité ».
Pour sa part, le groupe signataire de l’accord du 30 août 2021, dit accord de Montana, est pessimiste quant à la rencontre fixée la semaine prochaine avec les personnalités de la Caricom.
« Il est extrêmement difficile de trouver un accord, dans l’état actuel de la situation, avec l’équipe de facto en place, qui n’a aucun souci ni aucun projet pour le pays, sinon de rester au pouvoir », avance Jacques Ted Saint-Dic, membre de l’accord de Montana, questionné par AlterPresse/AlterRadio.
Le comportement affiché par le premier ministre de facto montre qu’il n’est pas intéressé à trouver un accord consensuel pour un retour à un fonctionnement constitutionnel, fustige le groupe de Montana.
Rien de concret n’est sorti des échanges entre plus d’une cinquantaine de représentantes et de représentants de partis politiques et de la société civile, à l’issue d’un sommet inter-haïtien, organisé à Kingston (Jamaïque), du dimanche 11 au mardi 13 juin 2023, sous les auspices de la Communauté des Caraïbes (Caricom).
Toutes les parties se seraient accrochées à leurs idées et pistes de résolution de la crise multidimensionnelle, lors de cette rencontre à laquelle a participé le premier ministre de facto Ariel Henry.
« La période intérimaire a trop duré ! », a reconnu Ariel Henry, lors d’un point de presse, donné le mercredi 14 juin 2023, à son retour de la Jamaïque, où se tenait le sommet inter-haïtien sur la crise en Haïti.
En visite en Haïti, en juillet 2023, une délégation de la Caricom, composée de trois anciens premiers ministres, Bruce Golding de la Jamaïque, Perry Christie des Bahamas et Kenny Anthony de Ste Lucie, a discuté avec le premier ministre de facto Ariel Henry et plusieurs protagonistes politiques, de la société civile et des représentants du secteur privé, sur la crise, sans parvenir à un consensus véritable. [je emb rc apr 1er/09/2023 12:20]
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