P-au-P, 18 août 2023 [AlterPresse] --- La Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (Pohdh) et le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) critiquent vertement l’insouciance du gouvernement de facto face à la persistance des violences des gangs armés en Haïti, dans des interviews accordées à l’agence en ligne AlterPresse.
Le gouvernement de facto utiliserait les bandits armés pour intensifier les actes de violences, dans le but de justifier l’envoi d’une force étrangère en Haïti, analyse la Pohdh, fustigeant le silence complice du gouvernement de facto face à la terreur instaurée par le gang armé de Gran Ravin, à Carrefour Feuilles (banlieue sud-est de la capitale, Port-au-Prince).
En ce sens, l’intensification des actes de criminalité dans la commune de Tabarre (l’une des municipalités au nord-est de Port-au-Prince), le vaste quartier de Carrefour Feuilles ainsi que dans le département de l’Artibonite, particulièrement à Liancourt et à Petite Rivière de l’Artibonite fait partie des manœuvres du gouvernement de facto, souligne la Pohhd.
A chaque réunion au niveau du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu) sur la crise sécuritaire dans le pays, les actes de banditisme se multiplient en Haïti, relève le secrétaire exécutif de la Pohdh, Alermy Pierrevilus.
L’équipe au pouvoir se sert de la Police nationale d’Haïti (Pnh) pour oppresser les citoyennes et citoyens, qui protestent contre la terreur et la criminalité, alors qu’elle ne fait rien pour contrer les manœuvres des gangs à Carrefour Feuilles, dénonce la Pohdh.
De son côté, le Rnddh s’en prend à la Pnh, qui ne déploie aucun effort pour tenter de contrecarrer les bandits armés de Gran Ravin, qui commettent des attaques de plus en plus sanglantes contre la population de Carrefour Feuilles.
Les résidentes et résidents sont contraints d’abandonner leurs demeures dans le vaste quartier de Carrefour Feuilles, notamment Savane Pistache, Fouchard, la Montagne, pour échapper à la terreur des gangs armés, indique le responsable de programme du Rnddh, Marie Rosy Auguste Ducénat.
Malheureusement, les autorités restent bras croisés sans poser des actions robustes pour répondre à la souffrance des habitantes et habitants de la zone, deplore le Rnddh.
Comptant sur l’envoi d’une assistance militaire, sollicitée depuis le 7 octobre 2022, auprès de la communauté internationale, le gouvernement de facto reste indifférent aux actes de terreur et de criminalité qui se répandent dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince et dans le département de l’Artibonite.
« Ce devrait être une force robuste, avec des policières et policiers multinationaux, qui utiliseraient des moyens et du matériel militaires, qui devraient venir rétablir l’ordre et la loi en Haïti, désarmer et arrêter les gangs ».
Cette recommandation a été formulée par le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu), le Portugais Antonio Guterres, dans un rapport soumis aux 15 membres du Conseil de sécurité de l’Onu, le mardi 15 août 2023.
Plusieurs personnes ont été tuées par balles, dont le policier national Elixon Anescat, dans de nouveaux assauts de bandits armés du gang de Gran Ravin, dans le vaste quartier de Carrefour Feuilles, dans la nuit du lundi 14 au mardi 15 août 2023.
Plusieurs centaines de familles visiblement traumatisées ont été contraintes d’abandonner le quartier de Carrefour Feuilles, à cause des assauts répétés des membres lourdement armés de ce gang.
Près de la moitié (des miliers de) personnes déplacées internes de la capitale, Port-au-Prince, résident désormais dans des conditions vulnérables sur des sites improvisés, suite aux violences des gangs armés, a signalé, le mercredi 17 août 2023, l’Organisation internationale pour les migrations (Oim), dans un document.
En plus des dangers et risques croissants pour les personnes déplacées en Haïti, l’Oim relève « une détérioration inquiétante du tissu social » du pays frappé par la violence des gangs et les catastrophes. [je emb rc apr 18/08/2023 11:55]
Photo : capture d’écran
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