Español English French Kwéyol

Haïti : Le départ d’Ariel Henry, condition indispensable à l’avancement de l’enquête sur l’assassinat de Jovenel Moïse, selon plusieurs organisations

P-au-P., 09 août 2023 [AlterPresse] --- La démission ou le départ du premier ministre de facto, Ariel Henry, et de son gouvernement constitue une condition indispensable à l’avancement des dossiers judiciaires, notamment celui relatif à l’enquête sur l’assassinat de l’ancien président de facto Jovenel Moïse, souligne le regroupement Konbit òganizasyon politik, sendikal ak popilè yo (Konbit), dans une note transmise à l’agence en ligne AlterPresse.

Le départ d’Ariel Henry est également nécessaire pour la résolution de la crise, ajoute le regroupement Konbit, dans la note portant les signatures de Josué Mérilien de l’Union nationale des normaliens et normaliennes d’Haïti (Unnoh), Guy Numa du Mouvement démocratique populaire (Modep), Patrick Joseph du Mouvman Leve Kanpe pou yon Lòt Endepandans, entre autres.

« Il n’y a aucune possibilité d’avoir une justice qui travaille correctement, quand ce sont les criminels, mafias et les dealers de drogue qui prennent en otage l’État ».

La démission du chef du gouvernement de facto faciliterait le bon déroulement des différentes enquêtes sur les crimes financiers et de sang, qui se sont produits dans le pays, sous le régime du Parti haïtien tèt kale (Phtk) au pouvoir, estime le regroupement Konbit òganizasyon politik, sendikal ak popilè yo.

Ce nouvel appel à la démission d’Ariel Henry fait suite au souhait, exprimé par le juge d’instruction Walter Wesser Voltaire, d’auditionner le premier ministre de facto Ariel Henry et plusieurs de ses ministres et directeurs généraux comme témoins dans le cadre de l’enquête relative à l’assassinat de l’ancien président de facto Jovenel Moïse.

Le regroupement Konbit encourage la population haïtienne à continuer le mouvement Bwa kale ainsi que la mobilisation anti-gouvernementale pour arriver au départ de l’équipe au pouvoir et de ses alliés.

Il espère que ces invitations ne se font pas dans le seul but de blanchir quelques personnes, dont leurs noms sont cités dans ce dossier d’assassinat du 7 juillet 2021.

Le premier ministre de facto Ariel Henry a été convoqué au cabinet d’instruction à titre de témoin dans le cadre de l’instruction sur l’assassinat de Jovenel Moïse.

Idem pour Michel Patrick Boisvert, titulaire de facto du Ministère de l’économie et des finances (Mef), Ricard Pierre, titulaire de facto du Ministère de la planification et de la coopération externe (Mpce), Amos Zéphirin, directeur général du Ministère de l’intérieur et des collectivités territoriales (Mict), Guyteau Edouard, directeur général de la Direction nationale de l’eau potable et de l’assainissement (Dinepa) et Jeantel Joseph, directeur de l’Agence nationale des aires protégées (Anap).

L’ex-commissaire du gouvernement près le tribunal civil de Port-au-Prince, d’alors, Me. Bed-Ford Claude, avait déclaré avoir invité Ariel Henry à se présenter au parquet près le tribunal civil de Port-au-Prince, dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Jovenel Moïse.

Bed-Ford Claude se serait basé sur des révélations faites par le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) au sujet de contacts téléphoniques entre Ariel Henry et Joseph Félix Badio, un des principaux suspects.

Révoqué, le 13 septembre 2021, pour faute administrative grave, Bed-Ford Claude avait indiqué avoir émis une interdiction de départ à l’encontre du chef du gouvernement de facto, Ariel Henry, pour des « présomptions graves d’assassinat » sur l’ancien président de facto Jovenel Moïse, quoique le dossier d’enquête ait été transféré devant le cabinet d’instruction, depuis plusieurs semaines.

Une quarantaine de suspects, parmi eux une vingtaine d’anciens militaires colombiens, qui seraient recrutés par la Ctu, une société de sécurité établie en Floride, ont été arrêtés par la Police nationale d’Haïti (Pnh), dans le cadre de ce dossier d’assassinat.

La Police nationale d’Haïti (Pnh) a émis des avis de recherche contre près d’une quinzaine de personnes, dont huit policiers nationaux, dans le cadre de l’assassinat de l’ancien président de facto Jovenel Moïse.

Le 2 juin 2023, la justice américaine a condamné l’homme d’affaires haïtien Rodolphe Jaar à passer le reste de sa vie en prison, parce qu’il avait aidé des Colombiens à trouver des armes pour assassiner Jovenel Moïse.

11 personnes impliquées dans ce crime sont en prison aux États-Unis d’Amérique, selon la justice américaine.

Quarante personnes sont en prison en Haïti, dont 18 Colombiens, pour leur implication présumée dans l’assassinat du 7 juillet 2021. [mff emb rc apr 09/08/2023 12:10]