P-au-P., 07 août 2023 [AlterPresse] --- La mise en place d’une eventuelle force multinationale en Haïti « sera pleinement approuvée par le Conseil de sécurité » de l’Organisation des Nations unies (Onu), dit espérer la Communauté des Caraïbes (Caricom), dans une récente déclaration dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Cette approbation serait une preuve de l’engagement de la communauté internationale à améliorer les conditions de sécurité et humanitaires du peuple haïtien et à soutenir le rétablissement de la loi et l’ordre, estime-t-elle.
La Caricom déclare applaudir la décision, prise par les gouvernements des Bahamas et de la Jamaïque, de se joindre au Kenya pour contribuer à une force multinationale en république d’Haïti, afin d’aider cette nation à relever ses défis de sécurité.
Elle déclare réitérer « son engagement à poursuivre ses efforts de collaboration, avec le gouvernement haïtien et toutes les parties prenantes, pour trouver une solution dirigée par les Haïtiennes et Haïtiens au sort auquel leur nation est confrontée ».
Lors de leur réunion à Trinidad & Tobago en juillet 2023, les chefs de gouvernement de la Caricom ont exprimé de graves préoccupations « face aux graves crises humanitaires, de sécurité et de gouvernance, auxquelles est confronté leur État membre frère, Haïti ».
Mobilisation internationale en faveur de l’envoi d’une force de paix en Haïti
Le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu), le Portugais Antonio Guterres, a salué la réponse positive du Kenya, à l’appel qu’il a lancé « pour un soutien international non-onusien urgent à Haïti en matière de sécurité ».
Pour sa part, le Canada s’est dit prêt « à travailler avec le Kenya et tous les partenaires, afin d’assurer le succès de l’imminente mission de reconnaissance et de tout déploiement éventuel subséquent sous mandat du Conseil de sécurité des Nations unies ».
Le ministère des affaires étrangères de l’archipel des Bahamas a aussi applaudi la décision du Kenya de vouloir diriger une force internationale en Haïti, en attendant le feu vert du Conseil de sécurité de l’Onu.
« Les Bahamas ont engagé 150 personnes à soutenir la force multinationale, une fois autorisée par le Conseil de sécurité des Nations Unies », a indiqué leur ministère des affaires étrangères.
Le premier ministre d’Antigua et Barbuda, Gaston Browne, se dit également prêt à déployer des troupes en Haïti, selon des déclarations relayées par le journal jamaïcain The Gleaner, le jeudi 3 août 2023.
Le gouvernement d’Antigua et Barbuda voudrait jouer un rôle dans le rétablissement d’un climat de paix en Haïti, a souligné Gaston Browne.
La sous-secrétaire d’État adjointe américaine chargée des affaires caribéennes et d’Haïti, Barbara Feinstein, annonce l’arrivée, d’ici quelques semaines, d’une mission d’évaluation en Haïti, dans la perspective d’un déploiement d’une force multinationale, lors d’un point de presse virtuel, le vendredi 04 août 2023.
Cette annonce fait suite à la décision du gouvernement du Kenya qui a proposé de prendre la tête d’une force multinationale, afin de venir en aide à la Police nationale d’Haïti (Pnh).
La sous-secrétaire d’État adjointe américaine a réaffirmé l’engagement du gouvernement des États-Unis d’Amérique en faveur de la réussite d’une force multinationale en Haïti.
Une mission kényane devrait séjourner en Haïti.
Elle s’entretiendrait avec les autorités haïtiennes et d’autres actrices et acteurs de la société autour des éventuels besoins de la mission de sécurité et de la manière dont le Kenya peut y contribuer, a poursuivi Feinstein.
D’autres autorités du Kenya doivent aussi se rendre aux États-Unis afin d’intensifier les discussions avec les officiels du gouvernement américain et ceux de l’Onu à New York, a ajouté Barbara Feinstein.
Dans un communiqué en date du mardi 1er août 2023, les États-Unis ont déclaré attendre avec impatience de travailler avec les partenaires d’Haïti, pour faire avancer ce processus avec succès, notamment par le biais d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies autorisant une force multinationale en Haïti.
Le gouvernement étasunien appelle les protagonistes haïtiens à prendre des mesures urgentes, pour élargir le consensus politique et rétablir l’ordre démocratique, conformément à la Charte démocratique interaméricaine.
Le gouvernement des États-Unis d’Amérique présentera prochainement un projet de résolution au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (Onu), pour appuyer la décision du gouvernement du Kenya de diriger une force de police multinationale, devant aider à combattre les gangs armés, a annoncé, le mardi 1er août 2023, l’ambassadrice américaine à l’Onu, Linda Thomas-Greenfield, citée par Associated Press (Ap).
Le déploiement de la force multinationale en Haïti devrait coûter entre 200 et 400 millions de dollars, a indiqué le secrétaire d’État adjoint au Bureau des affaires internationales en matière de stupéfiants et d’application de la loi, Todd Robinson, dans une interview exclusive au journal Miami Herald.
Une proposition, visant la mobilisation de cette force internationale, devrait être soumise d’ici le lundi 14 août 2023 selon la résolution 2692 (2023), adoptée à l’unanimité (le 14 juillet 2023), après une concertation avec le gouvernement de facto, le Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh) et le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu), le Portugais Antonio Guterres.
Le vendredi 7 octobre 2022, Ariel Henry avait lancé un appel urgent pour « le déploiement immédiat d’une force armée spécialisée, en quantité suffisante » pour arrêter les gangs armés. [emb rc apr 07/08/2023 10:15]