P-au-P., 26 juil. 2023 [AlterPresse] --- Les violences des gangs armés continuent d’entrainer une détérioration des conditions de vie dans plusieurs communautés situées au nord-est de la capitale, Port-au-Prince, indique à la plateforme AlterPresse/AlterRadio, le responsable de programme du Centre d’animation paysanne et d’action communautaire (Capac), Vitalème Accéus.
Depuis plusieurs semaines, les actes de violences armés se sont intensifiés dans plusieurs communes, notamment à la Croix-des-Bouquets, Tabarre, Canaan, causant de grands impacts sur les conditions de vie des gens, relève le Capac.
Après une baisse du mouvement de résistance et d’auto-défense dénommé Bwa Kale, enclenché depuis le lundi 24 avril 2023 à Canapé Vert, « la criminalité s’est aggravée en Plaine du Cul-de-Sac », signale le Capac.
Du lancement de Bwa Kale au samedi 24 juin 2023, 204 présumés bandits et proches de gangs ont été tués sur le territoire d’Haïti, a enregistré le Centre d’analyse et de recherche en droits humains (Cardh), dans un document.
Ce mouvement de résistance a conduit à une réduction drastique des enlèvements et des autres manifestations de la violence des gangs armés, pendant la période du lundi 24 avril au mercredi 24 mai 2023, avait souligné l’organisme de droits humains.
Cependant, beaucoup de personnes continuent de laisser leurs maisons, comme ce fut le cas au mois d’avril 2022. Cette situation entraine la dégradation des conditions de vie des gens et une insécurité alimentaire qui touche toutes les communautés, conséquences de la perturbation des activités économiques, rapporte le Capac.
Au moins 191 personnes - dont 107 hommes, 76 femmes, 6 filles et deux garçons - ont été assassinées, lors d’un massacre perpétré, du dimanche 24 avril au vendredi 6 mai 2022, en Plaine du cul-de-sac (nord), par des gangs armés, avec la complicité des autorités étatiques, avait dénombré le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh).
« Au moins 18 femmes ont été violées. 17 d’entre elles ont été exécutées par la suite. 81 maisons et 57 véhicules au moins ont été incendiés. De nombreuses personnes ont été blessées par balles ou à l’arme blanche, et 158 enfants sont devenus orphelins », avait alors énuméré le Rnddh.
Au total 531 personnes ont été tuées et 277 autres kidnappées, de janvier à mars 2023, suite aux violences armées entre gangs rivaux, dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, avait indiqué, le mardi 21 mars 2023, le Haut-commissariat de l’Organisation des Nations unies (Onu) aux droits humains (Hcdh), dans une déclaration.
Pour sa part, le Capac fait état d’une insécurité alimentaire grave et d’une multiplication de la pratique de mendicité, surtout de la part des enfants, ces dernières semaines, à la Croix-des-Bouquets.
De plus, les habitantes et habitants vivent dans des conditions inhumaines dans plusieurs communautés, où elles et ils n’ont pas accès à l’eau potable.
Plusieurs alertes ont été lancées par des organismes internationaux et nationaux sur des niveaux inédits de faim et de malnutrition en Haïti ainsi que sur la dégradation de la situation humanitaire.
« Les activités de transports en commun sont paralysées dans plusieurs zones. Les activités scolaires ne fonctionnent pas normalement. Ce qui a un impact sur la qualité de l’éducation. Des enseignantes et enseignants sont aussi victimes des gangs », expose le Centre d’animation paysanne et d’action communautaire. [mff emb rc apr 26/07/2023 11:15]