P-au-P, 20 juil. 2023 [AlterPresse] --- « Nous avons fait un grand pas dans la bonne direction. Au Conseil des sécurité des Nations unies, tous les pays, sans en perdre un seul mot, ont voté pour qu’une force multinationale débarque pour soutenir nos forces de l’ordre, pour en finir avec les bandits, pour que chacun puisse se déplacer librement, sans crainte, de jour comme de nuit ».
Tels sont les propos, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse, du premier ministre de facto, Ariel Henry, dans une déclaration de presse, mercredi soir 19 juillet 2023, de retour en Haïti après sa participation au sommet de l‘Union européenne (Ue) avec les pays d’Amérique latine et des Caraïbes, les lundi 17 et mardi 18 juillet 2023 à Bruxelles (Belgique).
« Cela a pris du temps, beaucoup de discussions et beaucoup de négociations. Mais ce que nous avions promis, c’est ce qui va se faire », selon Ariel Henry, confirmant l’aveu d’impuissance de son gouvernement de facto à mettre fin à la dégradation de la situation sécuritaire sur le territoire national.
Une proposition, visant la mobilisation de cette force internationale, devrait être soumise d’ici le 14 août 2023, après une concertation avec le gouvernement de facto, le Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh) et le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu), le Portugais Antonio Guterres, souligne-t-il.
« Un jour pour les chasseurs, un jour pour les gibiers. Il faut briser la chaîne de l’insécurité. Il faut que le pays commence à aller de l’avant », dit Ariel Henry, qui boucle, ce jeudi 20 juillet 2023, deux ans à la direction politique en Haïti (sur la base d’un tweet de la communauté internationale), durant lesquels la situation globale (sécuritaire, économique, sociale…) a continué d’empirer, avec, notamment, un climat de terreur entretenue, en toute impunité, par les gangs armés.
De juillet 2021 à juillet 2023, le gouvernement de facto s’est caractérisé par du mépris affiché envers plusieurs milliers d’Haïtiennes et d’Haïtiens, contraints à se déplacer pour échapper aux actes de criminalité, de kidnapping et aux massacres perpétrés par les bandits armés en divers endroits en Haïti.
Évoquant la situation dans la république caribéenne, plusieurs dirigeants qui étaient au sommet de Bruxelles auraient plaidé pour une mise en commun d’efforts internationaux devant aider Haïti à sortir de la crise sécuritaire et humanitaire, et financer un programme de développement, selon Ariel Henry qui rapporte avoir discuté avec des responsables de la banque européenne de développement.
Encore une fois, Ariel Henry déclare appeler à un front commun et un compromis entre les différents protagonistes, qui mettrait Haïti au-devant d’intérêts particuliers, pour établir « une feuille de route » qui montrerait « à tous ceux qui veulent nous aider là où nous voulons aller… pour surmonter les difficultés dans lesquelles nous nous trouvons aujourd’hui ». [ppsf rc apr 20/07/2023 11:22]
Photo : Compte twitter d’Ariel Henry