P-au-P, 11 juil. 2023 [AlterPresse] --- Les autorités n’ont pas respecté leurs engagements de procéder à un recensement général de la population en 2020 en Haïti.
« Ce qui est un manquement grave. Car, le manque de données sur la taille de la population est un handicap à l’élaboration de politiques publiques, afin d’adresser les défis de la population », a admis le secrétaire d’État de facto à la population, Dr. Laurent Beaugé (installè le lundi 6 décembre 2021 comme secrétaire d’État à la population), à l’occasion de la cérémonie officielle qui a marqué la journée mondiale de la population, ce mardi 11 juillet 2023, qu’a suivie l’agence en ligne AlterPresse.
La secrétairerie d’État à la population promet la mise en place d’un groupe de travail, en vue de sensibiliser tous les secteurs de la vie nationale sur l’urgence de réaliser un 5e Recensement général de la population et de l’habitat (Rgph), « conformément aux engagements adoptés et paraphés lors du sommet international sur la population, tenu à Nairobi (Kenya) en novembre 2019 », en prélude à la Conférence internationale sur la population et le développement (Cipd) 2025.
Le dernier Recensement général de la population et de l’habitat en Haïti remonte à 2003.
A l’époque, un nombre important de personnes ont dénoncé combien elles n’avaient jamais été comptées dans les opérations qui ont été annoncées.
Ce qui fait dire que les chiffres avancés sur la population, aujourd’hui en Haïti, ne sont que des projections, qui ne seraient point basées sur des approches scientifiques.
Sur 8 milliards d’êtres humains dans le monde en 2023, Haïti compterait une population de 12 millions de femmes et d’hommes, ont avancé le premier ministre de facto, Ariel Henry, et son titulaire de facto de la santé publique et de la population, Alex Larsen, sans fournier aucune référence scientifique.
Par ailleurs, depuis de nombreuses années, les gouvernements qui se sont succédé en Haïti n’ont jamais planifié de politiques publiques en fonction de la taille de la population nationale.
« La population haïtienne est constituée de 60% de jeunes actives et actifs entre 15 et 64 ans. Ce qui représente un potentiel énorme, en termes de possibilités de croissance économique, et pourrait être de de véritables dividendes démocratiques ».
Dans la réalité, depuis l’installation, le 20 juillet 2021, du gouvernement de facto sur pression de la communauté internationale (qui l’a nommé avec un tweet), il n’y a aucune politique publique qui considère la population.
Depuis plus de deux années, plusieurs milliers de personnes sont contraintes de se déplacer avec la terreur des gangs armés, qui s’installent et imposent leurs lois en toute impunité partout sur le territoire national.
A la cérémonie officielle du 11 juillet 2023, Ariel Henry a déclaré avoir pris note des recommandations du rapport sur l’État de la population mondiale, comme « l’adoption de politiques axées sur l’égalité de genre, les droits de congé parental, de crédits d’impôts pour les personnes ayant des enfants à charge, des dispositions favorisant l’égalité de genre sur les lieux de travail, l’accès universel en matière de droits à la santé sexuelle et à la reproduction ».
Sans préciser lesquelles, Ariel Henry déclare que certaines des recommandations prescrites par l’Organisation des Nations unies auraient été mises en œuvre par les Ministères de la santé publique et de la population (Mspp) et à a condition féminine et aux droits des femmes (Mcfdf).
« La croissance de notre population entraîne pour nous de lourdes responsabilités. Cela fait plus de bouches à nourrir. Le fait que de nombreuses et de nombreux compatriotes ne mangent pas à leur faim peut et doit être une incitation pour notre pays à produire davantage dans le secteur agricole. C’est une opportunité que nos hommes et nos femmes d’affaires doivent saisir, en investissant plus et mieux dans le secteur agricole », dit Ariel Henry.
Pour saisir cette opportunité, Ariel Henry estime que « nous devons œuvrer tous ensemble pour un climat de stabilité dans le pays ».
Malgré de nombreux manquements dans les hôpitaux et centres de santé publics, comme l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (Hueh, plus connu sous le nom d’hôpital général) à Port-au-Prince,le chef du gouvernement de facto a évoqué ce qu’il qualifie de « progrès notables » en matière de santé maternelle, avec la formation de sages-femmes et la disponibilité ( ?) des soins obstétricaux et néonataux d’urgence sur l’ensemble du territoire d’Haïti. [ppsf rc apr 11/07/2023 15:45]