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Haïti : Le gouvernement de transition mise sur " l’inclusion "

P-au-P, 28 juil. 05 [AlterPresse] --- Le Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique, Henri Dorléans, a plaidé le 27 juillet en faveur de « l’inclusion » lors d’un atelier de travail à Port-au-Prince autour du Cadre de Coopération Intérimaire (CCI).

Le garde des sceaux de la République a réitéré la volonté de l’administration Alexandre/Latortue de réunir tous les secteurs vitaux de la société haïtienne sur les grands problèmes de la nation. « Les extrêmes ne vont conduire à nulle part, il faut de l’inclusion. Certes, on ne peut pas avancer avec tout le monde. Mais il faut tenter d’avancer avec tout le monde », a-t-il indiqué.

Concernant le limogeage de Franck Charles à la tête du ministère des Affaires Sociales, exigé par le Conseil des Sages pour son appartenance à Famille Lavalas, le parti de l’ancien Président Aristide, Dorléans estime qu’ « il faut marcher avec tout le monde si l’on veut construire une société inclusive ».

« Les Lavalassiens [ndlr : les partisans de Famille Lavalas] qui renoncent à la violence, qui nous aident à combattre le banditisme, il faut marcher avec ces Lavalassiens (...) L’exclusion c’est le passé. Il faut de l’inclusion, avancer avec tout le monde », a-t-il martelé.

Sur le chapitre de la sécurité, le Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique a renouvelé l’engagement du gouvernement, de la police nationale et de la Mission de Stabilisation des Nations Unies (MINUSTAH) à pacifier le pays en mettant les bandits hors d’état de nuire et en combattant le trafic illicite des stupéfiants.

« Au sein du gouvernement, les bandits n’ont pas de complice. Les trafiquants de drogue n’ont pas de complice. Il n’y a pas de complicité criminelle au sein de ce gouvernement. Pas de complicité pour les kidnappeurs, les bandits et les trafiquants de drogue. La peur a désormais changé de camp », a-t-il soutenu.

« Les bandits de Solino, de Cité Soleil, de Bel-Air (quartiers volatiles de la capitale) doivent aller en prison. Mais on doit les juger. Les kidnappeurs doivent être jugés. Les juges ont reçu des instructions formelles », a-t-il poursuivi.

D’un autre côté, Henri Dorléans a promis de combattre la corruption sous toutes ses formes au sein de l’administration publique haïtienne en prenant des mesures drastiques contre tous ceux-là qui utilisent cette voie pour s’enrichir.

« Au sein de la justice, aucune corruption ne sera tolérée. Aucune corruption ne sera tolérée au sein de la police nationale. Dire que les policiers sont corrompus c’est les démoraliser. Je ne veux pas qu’on dise qu’il y a de la corruption au sein de la police », a lâché Dorléans.

Le garde des sceaux de la République s’est aussi prononcé sur la détention préventive prolongée qu’il considère comme « un problème très grave ». Selon lui, seulement 2% des personnes incarcérées sont déjà entendues par leur juge naturel. « Les Américains disent que les 98% des personnes en détention préventive prolongée sont des partisans Lavalas. Il n’y a pas de prisonniers politiques. La question de la détention préventive est l’une de nos plus grandes priorités », a-t-il laissé entendre.

Interrogé sur le cas du père Gérard Jean Juste, Dorléans a fait savoir que le dossier est saisi par le cabinet d’instruction et « il revient à la justice de décider du sort de ce bras droit de l’ancien Président Jean Bertrand Aristide ».

Le père Jean Juste a été interpellé le 21 juillet lors des funérailles émouvantes du journaliste Jacques Roche assassiné le 14 juillet à Port-au-Prince par des bandits qui l’avaient enlevé à Nazon. [do gp apr 28/07/05 10:00]