P-au-P, 26 juin 2023 [AlterPresse] --- « Nous avons des signaux clairs, qui nous montrent que le soutien robuste, que nous attendons pour combattre l’insécurité, n’est pas trop loin », déclare le premier ministre de facto Ariel Henry, lors d’un point de presse, le dimanche 25 juin 2023, à l’aéroport international Toussaint Louverture, pour présenter un bilan de sa participation, les jeudi 22 et vendredi 23 juin 2023, au sommet intitulé « Pour un nouveau pacte financier mondial », à Paris (France), dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Ariel Henry, qui était accompagné à ce sommet du titulaire de facto du Ministère de l’économie et des finances (Mef), Michel Patrick Boisvert, et d’autres collaborateurs, dit avoir un long entretien avec le président du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, qui a, dit-il, une bonne compréhension de la crise haïtienne.
« Le président Lula est en parfaite collaboration avec nous sur l’urgence de rétablir la sécurité et sur le fait que ces actions doivent être accompagnées de projets d’investissement pour combattre la pauvreté et la misère, qui touchent des millions de compatriotes », fait-il savoir.
Il a promis de se faire l’avocat d’Haïti dans les pays, qu’il aura à visiter et auprès des organisations internationales au sein desquelles la voix du Brésil compte. Le Brésil voudrait aider Haïti à sortir de ce mauvais pas, ajoute-t-il.
Lors de ce sommet, les jeudi 22 et vendredi 23 juin 2023, le chef du gouvernement de facto informe s’être entretenu également avec des dirigeants de pays africains, dont le Sénégal, le Burundi, le Bénin et le Kenya.
Ces dirigeants, qui auraient aussi une bonne connaissance de la situation en Haïti, auraient fait montre de leur volonté de « nous venir en aide dans la mesure de leurs moyens pour combattre l’insécurité et la pauvreté », selon Ariel Henry.
« Au cours de la rencontre bilatérale avec le président du Kenya, William Ruto, j’ai eu l’agréable surprise de rencontrer un homme direct et déterminé, qui avait préparé notre rencontre et qui savait en quoi son pays peut nous aider, de manière efficiente, dans le domaine de la sécurité et du renforcement de nos forces de sécurité ».
Ariel Henry a déclaré avoir réitéré, auprès du secrétaire général des Nations unies, le Portugais Antonio Guterres, la demande d’une force multinationale dans le pays pour combattre les bandits armés, lors d’un point de presse, le vendredi 9 juin 2023, au salon diplomatique de l’aéroport international Toussaint Louverture, après sa participation à une rencontre des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté des Caraïbes (Caricom) et de la République Dominicaine avec la vice-présidente des États-Unis d’Amérique, Kamala Harris, aux Bahamas.
Cette demande d’envoi d’une force internationale en Haïti a été formulée le vendredi 7 octobre 2022.
Lors d’un discours prononcé à la clôture, le mercredi 24 mai 2023, de son forum politique sur la sécurité, le premier ministre de facto a allégué, avec audace, que son gouvernement de facto n’aurait jamais sollicité d’intervention militaire, contrairement à la décision, dans la soirée du jeudi 6 octobre 2022, de lui-même et de ses ministres de facto.
Le président français Emmanuel Macron a rappelé l’engagement de la France et sa volonté de continuer à travailler avec d’autres collègues, pour une réponse aux demandes formulées par Haïti, a indiqué le premier ministre de facto.
Ariel Henry s’est entretenu également avec la secrétaire générale de l’organisation internationale de la Francophonie (Oif), la Rwandaise Louise Mushikiwabo, qu’il présente comme une grande amie du pays, soulignant combien elle a été « l’avocate d’Haïti auprès des pays africains ».
Les questions économiques et climatiques au cœur du sommet des 22 et 23 juin 2023 à Paris
Les changements climatiques et d’autres thématiques ont eu une place de choix, à ce sommet « pour un nouveau pacte financier mondial », tenu à Paris, les jeudi 22 et vendredi 23 juin 2023.
Ariel Henry dit regretter combien les problèmes de criminalité « mobilisent toute notre attention, absorbent toutes nos énergies et nous laissent peu de temps pour parler des grandes questions, dont on parle dans les forums internationaux et régionaux concernant l’avenir de notre pays et de notre jeunesse ».
« Je veux parler de la réforme des institutions internationales, les structures de direction des institutions de Bretton Woods (...) Il n’est pas normal que nous ne parlions pas dans notre pays de l’initiative de Georgetown sur l’impact des aléas climatiques sur les pays, qui n’ont en rien contribué au dérèglement du climat, mais qui en subissent les impacts ».
« Nous devrons travailler pour que notre pays puisse soumettre des projets, en vue de bénéficier de ces nouvelles facilités susceptibles de renforcer notre résilience face aux catastrophes naturelles, tremblements de terre cyclones, inondations et sécheresse », estime Ariel Henry.
Le premier ministre de facto est intervenu, le vendredi 24 juin 2023, dans le cadre du sommet, au nom des 20 pays les plus Vulnérables aux changements climatiques (V20).
Il avait notamment souligné les conséquences des catastrophes naturelles sur les infrastructures, l’offre de soins de santé et sur la propagation de certaines maladies infectieuses.
Lors de la présentation du bilan de son voyage à Paris, où il a rencontré plusieurs chefs d’État et de gouvernement, Ariel Henry dit avoir fait le point sur la crise que traverse Haïti.
« Il est temps que nous sortions de cette crise politique et sécuritaire qui a trop duré. Nous n’avons plus le temps ni le droit de nous complaire dans la situation actuelle », déclare de nouveau Ariel Henry.
« Les chantiers qui sont devant nous sont immenses », reconnait-il, tout en invitant tous les compatriotes à accepter de faire tout ce qui est possible pour participer à ce grand konbit nasyonal pour le relèvement d’Haïti.
A l’initiative du « Mouvement haïtien expatries unifiés » et du « mouvement Alliance intercontinentale des communautés haïtiennes », plusieurs Haïtiennes et Haïtiens vivant en France avaient manifesté, le vendredi 23 juin 2023, devant le siège de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), à Paris, pour critiquer l’incompétence du premier ministre de facto Ariel Henry, qui, selon eux, est incapable de trouver des solutions pour combattre les gangs armés, notamment.
Ces manifestantes et manifestants ont aussi dénoncé la présence d’Ariel Henry sur le sol français, l’accusant d’être de connivence avec les gangs qui sèment la terreur sur le territoire national.
Ils ont aussi dénoncé le soutien de la communauté internationale qui cautionnent les dérives du premier ministre de facto. [ppsf emb rc apr 26/06/2023 12:55]
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