Jean Rabel (Haiti), 28 juil. 05 [AlterPresse] --- La question agraire a été au centre des débats lors de la commémoration, les 22 et 23 juillet derniers, du 18ème anniversaire du massacre de 139 paysans à Jean Rabel (nord-ouest), a constaté un reporter d’AlterPresse.
Les paysans pauvres haïtiens doivent entreprendre une mobilisation au niveau national en vue d’une réforme agraire véritable et équitable, ont soutenu des centaines de paysans venus de plusieurs régions du pays.
« La réforme agraire est une nécessité. Depuis 1804, les tentatives pour l’obtenir ont échoué. La conséquence est que 49% des produits consommés en Haiti nous viennent de l’étranger avec des substances OGM », ont-ils poursuivi.
D’autres intervenants ont fait savoir qu’une vraie réforme agraire permettra au pays d’être autonome sur le plan de la production nationale. « Les paysans ont le droit de trouver des terres à travailler », ont-ils ajoutés.
Les paysans de Jean Rabel plaident en faveur de la sécurité alimentaire et de la mise en place de mécanismes leur permettant de vendre leurs produits.
De 1804 à nos jours, la question agraire est toujours demeurée un problème épineux en Haïti.
La constitution de 1987, en son article 248, stipule que la terre appartient à ceux qui la cultivent, la travaillent.
Le gouvernement de René Préval avait tenté de calmer les appréhensions des paysans par l’intermédiaire de l’Institut National de la Réforme Agraire (INARA). Des terres ont été octroyées à des paysans de l’Artibonite (nord).
L’INARA est autorisée à prendre possession provisoirement et sans l’accomplissement préalable d’aucune formalité, de toute étendue de terre litigieuse située sur le territoire haitien et réputée être ou avoir été à l’origine bien vacant et/ou propriété de l’Etat. [ jj do gp apr 28/07/05 13:00]