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L’organisation Msf déplore l’impact des violences armées sur les structures sanitaires en Haïti

P-au-P, 14 juin 2023 [AlterPresse] --- L’organisation Médecins sans frontières (Msf) dénonce les impacts négatifs des violences des gangs armés dans la capitale, Port-au-Prince sur les conditions sanitaires dans le département du Sud.

« Le chaos, dans lequel la capitale est plongée, et les violents affrontements entre les gangs armés ont, en effet, perturbé la chaîne d’approvisionnements, (et) provoquent de fréquentes pénuries de médicaments et de matériel médical dans les hôpitaux et les cliniques du département du Sud », a-t-elle signalé, dans une note transmise à l’agence en ligne AlterPresse.

« Dans le département du Sud, le système de soins de santé est pratiquement exsangue. Matériel médical, médicaments, personnel médical, structures de soins de santé appropriées : tout manque. Et comme toujours dans un tel contexte, c’est la population qui en paie le prix, en particulier les femmes enceintes et les nouveau-nés ».

L’organisation Msf rappelle avoir fait face à de graves pénuries de carburant, dans le département du Sud, suite au blocage, en automne 2022, du principal terminal pétrolier du port de la capitale, Port-au-Prince, par des gangs armés.

« De nombreux médecins et soignants quittent les départements plus ruraux, comme celui du Sud, pour aller travailler dans la capitale, tandis que beaucoup de soignants de Port-au-Prince tentent d’émigrer pour fuir les violences ».

Msf renforce ses activités de santé maternelle dans le Sud

L’organisation Msf annonce étendre ses activités de santé maternelle dans le Sud d’Haïti, notamment la reconstruction du centre de soins de santé maternelle, qui avait été détruit dans le séisme du samedi 14 août 2021 et qui avait déjà été soutenu par Msf, dans la ville de Port-à-Piment.

Il y a eu l’inauguration des nouveaux services de Msf à Port-à-Piment, en février 2023, fait-elle savoir.

« Cette structure, cogérée par Msf et le Ministère de la santé, est désormais dotée d’une salle d’opération pour les interventions de chirurgie obstétricale et d’un service de néonatalogie, équipé d’une unité de soins intensifs ».

L’organisation médicale relève combien les efforts de reconstruction tardent à prendre forme.

Pratiquement, aucune structure de soins de santé du département du Sud n’a été remise en état ou réhabilitée, malgré les promesses de fonds et diverses aides matérielles pour financer la réhabilitation des structures médicales endommagées dans le tremblement de terre du samedi 14 août 2021, qui a causé environ 2,250 morts et 12,800 blessés, regrette-t-elle.

L’organisation Msf appelle d’autres organisations à renforcer leur engagement, et avant tout, respecter les promesses, faites au lendemain du terrible séisme du samedi 14 août 2021 et déployer davantage de fonds ainsi qu’une aide matérielle accrue, pour financer le recrutement de travailleuses et travailleurs de la santé dans les zones éloignées des bourgs.

C’est la seule façon d’améliorer structurellement les chances de survie des femmes enceintes dans le Sud-Ouest d’Haïti, préconise-t-elle.

« Bien plus d’initiatives et d’actions sont nécessaires pour s’attaquer aux taux élevés de mortalité maternelle et néonatale ».

Avec 529 décès pour 100 mille naissances, Haïti affiche le taux de mortalité maternelle le plus élevé de tout l’Hémisphère occidental, rappelle Msf.

Le fait que 64 % des femmes accouchent en-dehors de l’hôpital risque d’entrainer des conséquences fatales pour la mère et le bébé, en cas de complications.

Concernant la mortalité néonatale, qui reste très élevée, 24 décès pour 1000 naissances sont enregistrés. [je emb rc apr 14/06/2023 15:15]