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Haïti-Crise : Le sommet inter-haïtien, en Jamaïque, un échec, selon Me. Michel André, allié du pouvoir de facto

P-au-P, 14 juin 2024 [AlterPresse] --- Le sommet inter-haïtien, organisé à Kingston (Jamaïque), du dimanche 11 au mardi 13 juin 2023, sous les auspices de la Communauté des Caraïbes (Caricom), constitue un échec, estime le porte-parole de l’une des branches du Secteur démocratique et populaire (Sdp), Me. Michel André, allié du pouvoir de facto en place, dirigé par Ariel Henry, dans un tweet consulté par l’agence en ligne AlterPresse.

« L’intransigeance de certains compatriotes de l’opposition et leur volonté de s’accaparer de tous les pouvoirs pendant cette période intérimaire ont fait échouer le sommet de Kingston, Jamaïque », declare la branche du Sdp, signataire de l’accord du 21 décembre 2022.

« L’esprit d’ouverture et de compromis, qui animait le premier ministre de facto Ariel Henry et les signataires de l’accord du 21 décembre 2022, n’étaient pas de l’autre côté. Partie remise ».

Tout en renouvelant sa détermination de continuer le dialogue inter-haïtien, cette branche du Sdp demande au Haut conseil de transition (Hct) d’inviter les parties pour la poursuite du dialogue, en vue de créer les conditions pour l’organisation des élections dans un climat sécuritaire et d’apaisement socio-politique, dans l’esprit du consensus du 21 Décembre 2022 pour des élections inclusives et transparentes.

Des parties se seraient mises d’accord sur le rétablissement d’un pouvoir exécutif bicéphale, dont un collège présidentiel et un premier ministre à la tête d’un gouvernement d’unité nationale, selon une déclaration élaborée, le mercredi 13 juin 2023, mais non signée, jusqu’à très tard dans la soirée, à la fin des pourparlers inter-haïtiens de 3 jours en Jamaïque, apprend AlterPresse de source proche des discussions.

Seul un consensus entre les forces vives et sociales en Haïti pourrait permettre à la nation de reconquérir sa souveraineté et rompre avec ce règne abject, a préconisé le groupe signataire de l’accord du 30 août 2021, plus connu sous le nom d’accord de Montana, à l’ouverture de la rencontre à Kingston.

Pour y parvenir, le groupe Montana a proposé que ce consensus s’attèle à rétablir, sur une base consensuelle, transitionnelle et dans l’esprit de la Constitution de 1987, les 3 pouvoirs de l’État, avec un exécutif bicéphale.

Plusieurs représentants de partis, de regroupements politiques et de la société civile ainsi que le premier ministre de facto ont exprimé leurs vues sur la crise en Haïti, à la rencontre, organisée en Jamaïque.

Ces pourparlers sont entamés « dans la perspective d’une solution politique à la situation d’exception, née de la mise en place, depuis le 20 juillet 2021, d’un gouvernement illégitime, irresponsable, impopulaire, dirigé par le Dr, Ariel Henry », a considéré, dans une note, le Collectif des signataires de la déclaration du 30 janvier 2023, regroupant les partis politiques Pitit Desalin, Union nationale pour l’intégrité et la réconciliation (Unir), l’Organisation du peuple en lutte (Opl), le Mouvement patriotique populaire dessalinien (Mopod), la Ligue alternative pour le progrès et l’émancipation haïtienne (Lapeh), le Grand rassemblement pour l’évolution d’Haïti (Greh ), le Parti haïtien tèt kale (Phtk).

Le premier ministre de facto, Ariel Henry s’est, de nouveau, engagé à procéder à un remaniement au sein de son gouvernement de facto et à la formation d’un nouveau Conseil électoral provisoire (Cep), avec des personnalités proposées par divers secteurs de la vie nationale, lors d’une intervention à l’ouverture de la rencontre.

Un forum politique contesté sur la sécurité s’est déroulé, les mardi 23 et mercredi 24 mai 2023, à Pétionville (municipalité à l’est de la capitale), autour de la crise haïtienne.

Le forum politique contesté sur la sécurité s’est penché sur l’élaboration d’une stratégie de sécurité, dite « élaborée (?) par des experts nationaux et internationaux », d’un document de déclaration conjointe, incluant un processus de révision de la Constitution et un chronogramme pour la préparation des élections.

Le dialogue, quel qu’en soit le motif, doit se dérouler entre Haïtiennes et Haïtiens et en Haïti, au bénéfice de leur union, a estimé la présidente du Hct, Mirlande Hyppolite Manigat, dans une note, dans laquelle elle a décliné l’invitation de la Caricom à participer aux assises, en Jamaïque, autour de la crise multidimensionnelle en Haïti.

Les mêmes sujets traités, les mardi 23 et mercredi 24 mai 2023, lors du forum du Hct, sont ceux prévus à cette rencontre, selon le Hct.

La situation en Haïti s’est dégradée depuis l’assassinat, le mercredi 7 juillet 2021, de l’ancien président de facto Jovenel Moïse, suite à la mise en place d’un gouvernement de facto, dirigé par le neurologue Ariel Henry.

Les actes de banditisme, d’assassinats, de kidnappings et viols se sont multipliés à travers Haïti, entrainant de graves conséquences socio-économiques.

Le Haut-commissariat aux droits humains (Hcdh) de l’Onu a dénombré plus de 600 personnes tuées, pour le seul mois d’avril 2023, dans la nouvelle vague de violence extrême, qui a frappé plusieurs quartiers, dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince.

Un mouvement de résistance et d’auto-défense, auquel on attribue le nom de Bwa kale, a été lancé, le 24 avril 2023, pour contrer les actions criminelles des gangs armés.

Plus d’une centaine de bandits ont été lynchés dans le cadre de cette justice expéditive, a relevé le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), dans un rapport en date du mardi 9 mai 2023. L’Organisation des Nations unies (Onu) parle d’au moins 165 lynchages. [emb rc apr 14/06/2023 10:55]