P-au-P, 07 juin 2023 [AlterPresse] --- Le regroupement Konbit ayisyen pou lojman altènatif (Kayla) déplore l’absence de politique publique d’État pour adresser les problèmes environnementaux, auxquels fait face Haïti, dans une interview accordée à la plateforme AlterPresse/AlterRadio.
Les problèmes environnementaux, comme l’érosion, le déboisement et la mauvaise gestion d’immondices, sont devenus plus graves en Haïti, regrette Kayla.
« Nous vivons dans un contexte de réchauffement climatique. Haïti n’est pas épargnée de ces retombées. Haïti représente l’un des pays les plus touchés par les problèmes d’environnement et de changements climatiques dans les Caraïbes », rappelle la secrétaire exécutive de Kayla, Francia Pierrette.
Le regroupement Kayla fustige le gouvernement de facto en Haïti, qui ne prend, pratiquement, aucune mesure pertinente, afin de prévenir les éventuels effets de mauvais temps, durant les saisons cycloniques, et protéger l’environnement.
« Nous ne savons pas ce que font le Ministère de l’environnement (Mde) et les autres instances concernées dans la gestion des risques et désastres en Haïti ».
51 personnes décédées, 18 autres portées disparues et 140 autres blessées ont été enregistrées dans les intempéries, survenues les vendredi 2 et samedi 3 juin 2023, en Haïti, selon un nouveau bilan, en date du 6 juin 2023, de la protection civile.
31,591 maisons ont été inondées et 39,458 familles sinistrées dans les zones touchées.
Par ailleurs, deux fillettes et 2 autres personnes sont mortes et 36 autres blessées dans un tremblement de terre, de magnitude 5.5 sur l’échelle de Richter, survenu tôt, le mardi 6 juin 2023, dans le département de la Grande Anse (une partie du Sud-Ouest d’Haïti), a indiqué à la plateforme AlterPresse/AlterRadio, le responsable de communication de la protection civile dans la Grande Anse, Gérald Guillaume.
Kayla dénonce une politique attentiste de l’État, qui préfère toujours déclarer l’état d’urgence et promettre mensongèrement des mesures appropriées, chaque fois que la situation empire après les catastrophes naturelles.
« Le problème d’environnement est l’un des soucis majeurs de tout État, qui se respecte et considère sa population comme sa priorité. Mais chez nous, c’est le contraire. Les gouvernements, qui se sont succédé au pouvoir, se contentent uniquement d’annoncer seulement les saisons cycloniques ».
Les autorités n’ont fait aucune mise en place pour permettre aux citoyennes et citoyens de faire face aux éventuels aléas des périodes cycloniques, partout sur le territoire national, y compris à Port-au-Prince, la capitale haïtienne.
Vu que le gouvernement de facto ne mesure point l’ampleur des problèmes environnementaux, en ne dotant pas le pays d’une politique publique environnementale adéquate, les problèmes et les risques, auxquels Haïti fait face, pourraient s’aggraver davantage, prévient Kayla.
La gestion de l’environnement, par les autorités en Haïti, pendant les dix dernières années (de 2013 à 2023), s’avère catastrophique, signale le regroupement Konbit ayisyen pou lojman altènatif, faisant référence au manque de dispositions étatiques conséquentes pour régler le problème des incendies à la Forêt des pins et au Parc Macaya.
L’incendie, qui a éclaté, au cours du mois de février 2023 au Parc national Macaya, résulte d’une absence de mesures de surveillance de l’État, avait critiqué, le 13 mars 2023, l’ingénieur-agronome Anel Dorléan, dans une interview accordée à AlterPresse/AlterRadio.
Le Ministère de l’environnement (Mde), particulièrement l’Agence nationale des aires protégées, (Anap), a failli à sa mission, qui est de protéger la biodiversité et coordonner le Système national des aires protégées (Snap) sur tout le territoire national, avait fustigé l’ingénieur-agronome Anel Dorléan.
Le Ministère de l’environnement (Mde) a promis, en mars 2023, une réponse robuste contre les feux ravageurs, qui avaient éclaté à la Forêt des Pins (département de l’Ouest) et au Parc Macaya (départements du Sud et de la Grande Anse), deux des écosystèmes forestiers exceptionnels en Haïti, dans un communiqué.
La population attend encore de voir concrètement les résultats, sur le terrain, des dispositions institutionnelles sans cesse promises. [emb rc apr 07/06/2023 11:20]