P-au-P, 30 mai 2023 [AlterPresse] --- Haïti doit adopter des dispositions lui permettant de prendre la route du progrès, de la stabilité et de la sécurité publique, préconise la Banque mondiale (Bm) dont une délégation a séjourné en Haïti du lundi 22 au mercredi 24 mai 2023.
« La combinaison des crises politiques, de l’escalade de la violence des gangs, des catastrophes naturelles successives et des épidémies au cours des dernières années (la Banque mondiale n’a pas précisé quelles épidémies) a aggravé la fragilité d’Haïti », selon la directrice de la Banque mondiale pour les pays Caraïbes, la Moldave Lilia Burunciuc.
Des mesures conséquentes doivent être adoptées dans le cadre d’une transition inclusive, permettant l’établissement d’un climat de confiance réciproque entre la population et le gouvernement, suggère la Banque mondiale, dans une note transmise à l’agence en ligne AlterPresse.
« Ensemble, nous devons identifier les opportunités pour aider Haïti à relever ses défis au profit de son peuple », selon Lilia Buruncluc.
« Haïti fait face à d’énormes défis structurels, difficiles à résoudre dans le contexte d’une crise politique et institutionnelle prolongée. La détérioration actuelle de la situation politique, économique, sociale et sécuritaire en Haïti nécessite un effort important et concerté entre les principales parties prenantes pour remédier aux déficits urgents de gouvernance et améliorer la transparence ; améliorer les services clés et les opportunités économiques ; et restaurer un certain degré de stabilité macroéconomique et de sécurité publique, tout en identifiant des points d’entrée pour des engagements stratégiques à plus long terme, afin de s’attaquer aux moteurs fondamentaux de la fragilité », relève la Banque mondiale.
Les consultations, initiées, la semaine dernière en Haïti, avec des membres du gouvernement de facto, des partenaires de développement (que la Banque mondiale n’a pas cités) et des représentants du secteur privé (qu’elle n’a pas nommés), devraient permettre à la Banque mondiale d’élaborer les termes d’un cadre de partenariat avec Haïti pour une période de 5 ans (2024- 2028).
L’objectif de ce nouveau programme, dénommé Cadre de partenariat pays (Cpf en Anglais) est de supporter Haïti, qui traverse actuellement l’un des pires moments de son histoire, en l’aidant à identifier les voies pour restaurer une gouvernance efficace, maintenir les services publics de base et reprendre la croissance.
D’où la nécessité pour tous les secteurs vitaux de la vie nationale de conjuguer des efforts, afin de parvenir, en urgence, à une solution durable sur la gestion politique axée sur la transparence, la reddition de comptes.
Il est aussi nécessaire de parvenir à une redynamisation des institutions de service public, favorisant des opportunités au bénéfice des plus vulnérables et la remise en marche de l’économie nationale.
A travers sa note, la Banque mondiale n’a fourni aucune précision sur ce qu’elle qualifie de services publics clés, de services publics les plus importants.
Elle plaide en faveur de dispositions, pouvant favoriser la normalisation de l’économie et le rétablissement d’un climat de sécurité propice à la croissance.
« Le rétablissement de la stabilité en Haïti est une première étape essentielle d’un processus de transition plus large visant à rétablir la confiance entre la population et le gouvernement, à briser le cycle des crises et des troubles chroniques et à engager la société civile, les jeunes et le secteur privé à faire bouger le pays vers un avenir plus stable et plus prospère », déclare, pour sa part, la directrice régionale des stratégies et des opérations de la Banque mondiale, Ayat Soliman.
« Une importante priorité à court terme dans le contexte fragile actuel est de préserver les moyens de subsistance des groupes vulnérables, tout en aidant le gouvernement à lancer des réformes pour s’attaquer aux principaux facteurs de fragilité et autres contraintes au développement et à la croissance », ajoute Ayat Soliman.
En dépit de la situation chaotique, que connaît Haïti depuis plusieurs mois et du climat de violence instaurée, en toute impunité, par les gangs armés un peu partout dans le pays, sans aucune disposition des autorités pour faire échec à leurs actions criminelles, le titulaire de facto du Ministère de l’économie et des finances (Mef), Michel Patrick Boisvert, estime que « grâce à l’appui technique et financier du Groupe de la Banque mondiale, nous avons réalisé des progrès remarquables dans les domaines de l’agriculture, de la gouvernance, de l’éducation, de la couverture sanitaire, de la gestion des risques et des catastrophes, et de l’accès aux infrastructures de base telles que le transport en milieu rural, l’eau et l’assainissement ».
Dans sa note, la Banque mondiale n’a donné aucun détail, ni précisions sur les progrès qu’aurait réalisés le gouvernement de facto, installé, le mardi 20 juillet 2021, à la suite d’un tweet de la communauté internationale. [ppsf emb rc apr 30/05/2023 11:10]