P-au-P., 22 mai 2023 [AlterPresse] --- Le Collectif du 4 décembre 2013 déclare ne pas comprendre le bien-fondé de la démarche d’un « forum sur la sécurité nationale », qu’entend brusquement mettre en œuvre, les mardi 23 et mercredi 24 mai 2023, à Port-au-Prince, le Haut conseil de transition (Hct), installé le 6 février 2023 par le gouvernement de facto d’Ariel Henry.
Une telle démarche est « un coup d’épée dans l’eau », critique le coordonnateur du Collectif du 4 décembre 2013, Jean Robert Argant, joint au téléphone par la plateforme AlterPresse/AlterRadio.
Il y a, aujourd’hui, en Haïti, des problèmes extrêmement importants et sérieux à résoudre, souligne le Collectif du 4 décembre 2013, qui appelle à une implication réelle de la société civile dans la gestion de la sécurité du pays.
Le Collectif du 4 décembre 2013 rappelle avoir proposé la mise en place d’un Haut état-major de crise pour adresser les problèmes de sécurité, de manière pratique et concrète.
Dans cette optique, « une autre réunion est programmée, d’ici le mardi 23 mai 2023, avec les différentes organisations de la société civile, qui ont emboîté le pays en ce qui concerne la proposition de mise en place d’un haut état-major de crise. Le vendredi 26 mai 2023, une deuxième rencontre est prévue avec le premier ministre de facto Ariel Henry », fait savoir le Collectif du 4 décembre 2013.
Ce Haut état-major de crise devrait avoir pour mission principale d’apporter des solutions concrètes au problème de la criminalité, avait précisé le Collectif du 4 décembre 2013.
Cette structure pourrait être composée de cinq (5) membres : le commandant en chef des Forces armés d’Haïti (Fad’h), le directeur général de la Police nationale d’Haïti (Pnh) et trois (3) citoyennes/citoyens, délégué.e.s par la société civile, reconnus pour leur expertise en matière de sécurité nationale, avait-il recommandé.
Dans une vidéo pré-enregistrée, le Haut conseil de transition (Hct) - dont l’installation unilatérale pourrait aggraver la crise sociopolitique en Haïti, avait averti la Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (Pohdh) - annonce la tenue, les mardi 23 et mercredi 24 mai 2023, d’un forum sur la sécurité nationale, à Port-au-Prince.
Dans cette vidéo, la présidente du Hct, Mirlande Hyppolite Manigat, souhaite une forte participation à ladite conférence sur la sécurité et le dialogue, prévue dans l’accord du 21 décembre 2022, signé entre le gouvernement de facto et des partis politiques ainsi que des organisations sociales.
L’accord du 21 décembre 2022 dit de « consensus national » a été qualifié de « démarche démagogique et partisane » par plusieurs secteurs.
Ce forum sur la sécurité nationale devrait être « l’occasion pour les Haïtiennes et Haïtiens de s’élever contre la situation actuelle », en vue d’une issue, ambitionne le Haut conseil de transition.
Le Hct demande à la population de ne pas se laisser décourager par les moments difficiles, auxquels la république d’Haïti est confrontée et qui font souffrir tout le monde.
Depuis plusieurs mois, les gangs armés contrôlent, en toute impunité, divers quartiers dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince et dans les villes en province spécialement dans l’Artibonite, où ils tuent, kidnappent et violent.
Le mardi 9 mai 2023, le Haut-commissariat aux droits humains (Hcdh) de l’Organisation des Nations unies (Onu) a fait état de plus de 600 personnes, qui ont été tuées pour le seul mois d’avril 2023, dans la nouvelle vague de violence extrême, qui a frappé plusieurs quartiers de la capitale, Port-au-Prince.
De janvier à mars 2023, au moins 846 personnes ont été assassinées, a relevé le Hcdh.
393 personnes ont été également blessées et 395 enlevées au cours de la période, soit une augmentation de 28 % de la violence par rapport au trimestre précédent. [emb rc apr 22/05/2023 13:10]