P-au-P, 12 mai 2023 [AlterPresse] --- Des syndicats ouvriers, dont la Coordination nationale des ouvrières et ouvriers haïtiens (Cnoha), envisagent de poursuivre, dans les jours à venir, la mobilisation des ouvrières et ouvriers, au cas où leurs revendications ne seraient pas satisfaites, dans une interview accordée à l’agence en ligne AlterPresse.
Les ouvrières et ouvriers réclament principalement 2,500.00 gourdes comme salaire minimum journalier (Ndlr : US $ 1.00 = + 165.00 gourdes ; 1 euro = 171.00 gourdes ; 1 dollar canadien = 114.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 2.90 gourdes aujourd’hui) ainsi que des accompagnements sociaux permanents, rappelle le coordonnateur général de la Cnoha, Dominique Saint-Eloi.
Les accompagnements sociaux en faveur des ouvrières et ouvriers doivent être inscrits dans le budget de la prochaine année fiscale 2023-2024, exigent les syndicats ouvriers.
Une rencontre s’est tenue, récemment, entre les syndicats ouvriers, des représentants du Ministère des affaires sociales et du travail (Mast), le directeur général du Fonds d’assistance économique et social (Faes), Paul Harry Voltaire, autour des accompagnements sociaux, fait savoir la Cnoha.
Les patrons haïtiens et coréens prélèvent de l’Office national d’assurance vieillesse (Ona) l’argent des ouvrières et ouvriers depuis 4 et 5 ans, mais ne fournissent pas cet argent à la compagnie d’assurance, critique la Cnoha.
« Ces patrons perçoivent sur nos salaires une taxe de 3 % de l’Office d’accidents de travail, maladie et maternité (Ofatma), 3 % de l’Impôt sur le revenu individuel (Iri), 2% du Fonds de développement industriel (Fdi), 1% de la Caisse d’assistance sociale (Cas), 6% de l’Ona. Ils ne paient ni l’Ona, ni la douane. Ils ont une exonération fiscale, ce qui veut dire qu’ils ne paient pas la Direction générale des impôts (Dgi) ».
La coordination nationale des ouvrières et ouvriers haïtiens (Cnoha) demande aux patrons de payer l’Ona et l’Ofatma, pour que les ouvrières et ouvriers puissent en bénéficier.
Ayant débuté, le lundi 1er mai 2023, à l’occasion de la fête de l’agriculture et du travail, la mobilisation des syndicats ouvriers, visant à exiger de meilleures conditions de travail en faveur des ouvrières et ouvriers, s’est poursuivie les lundi 8, mardi 9 et mercredi 10 mai 2023.
A l’appel de plusieurs syndicats ouvriers, plusieurs centaines d’ouvrières et d’ouvriers de la branche textile ont marché, le lundi 1er mai 2023, dans les rues de Port-au-Prince, pour exiger 2,500.00 gourdes comme salaire minimum journalier, à l’occasion de la fête de l’agriculture et du travail.
La Police nationale d’Haïti (Pnh) a dispersé, à plusieurs reprises, à coup de gaz lacrymogènes, les mobilisations organisées les 8 et 9 mai 2023, indique la coordination nationale des ouvrières et ouvriers haïtiens. [mff emb rc apr 12/05/2023 16:20]
Photo : Page Facebook de Dominique Saint-Éloi