P-au-P, 09 mai 2023 [AlterPresse] --- Le décès, à 80 ans (24 juillet 1942 - 7 mai 2023), le dimanche 7 mai 2023, à Porto Rico, de la militante haïtienne des droits humains, Sylvie Tourdot Wadestrandt Bajeux, constitue une perte énorme pour le secteur des droits humains en Haïti, déclare, à la plateforme AlterPresse/AlterRadio, le directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), Pierre Espérance.
Sylvie Tourdot Wadestrandt Bajeux a consacré toute sa vie à lutter contre l’impunité, l’injustice sociale et la corruption. Elle a aussi lutté en faveur de l’état de droit et du renforcement des institutions, fait valoir le Rnddh.
« Le secteur des droits humains haïtien est en deuil. Sylvie Bajeux était l’une des responsables du Centre œcuménique des droits humains (Cedh), membre de la Fédération internationale des droits humains (Fidh), dont le Réseau national de défense de droits humains (Rnddh) est membre », souligne Pierre Espérance.
Ayant laissé le pays, en 2018, en raison de problèmes de santé, Sylvie Bajeux s’est rendue à Porto Rico, où elle vivait en compagnie de sa famille.
Le lundi 2 décembre 2013, l’ex directrice du Centre œcuménique des droits humains (Cedh), Sylvie Bajeux, avait reçu l’insigne de chevalière de la légion d’honneur, la plus haute décoration honorifique accordée par la République française.
Avec cette médaille de la légion d’honneur, il s’agissait d’honorer « son engagement, de toute une vie, dans le combat contre la dictature, contre l’injustice et pour la protection des droits humains ».
Homme de lettres et figure emblématique de la lutte pour les droits humains en Haïti, Jean-Claude Bajeux, son époux, est décédé le 5 août 2011 en Haïti.
« Jean Claude Bajeux, par ses engagements à lutter contre l‘impunité et défendre les droits humains, avait pris l’exil durant le régime (22 septembre 1957 - 7 février 1986) des Duvalier. L’une des causes de sa mort était le retour de Jean-Claude Duvalier en Haïti, en 2011, en toute impunité et sans inquiétude », avance le directeur exécutif du Rnddh, Pierre Espérance.
Aujourd’hui, il y a plus d’organisations de défense des droits humains. Mais, en parallèle, il y a plus d’impunité, plus de banalisation de la vie et des institutions, incluant la gangstérisation du pays, déplore le Rnddh.
Le Réseau national de défense des droits humains appelle les organisations des droits humains à dénoncer les actes de barbarie et à être plus fermes pour travailler ensemble et défendre leurs droits. [je emb rc apr 09/05/2023 16:00]