P-au-P, 09 mai 2023 [AlterPresse] --- Plus de 600 personnes ont été tuées pour le seul mois d’avril 2023, dans la nouvelle vague de violence extrême, qui a frappé plusieurs quartiers, dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, indique, ce mardi 9 mai 2023, le Haut-commissariat aux droits humains (Hcdh) de l’Organisation des Nations unies (Onu), citant les chiffres du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh), dans une note dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Cette augmentation fait suite aux assassinats d’au moins 846 personnes, de janvier à mars 2023, relève le Hcdh.
393 personnes ont été également blessées et 395 enlevées au cours de la période, soit une augmentation de 28 % de la violence par rapport au trimestre précédent.
Le Haut-commissaire des Nations unies aux droits humains, l’Autrichien Volker Türk, dénonce « un cycle de violence sans fin en Haïti ».
La violence devient, non seulement plus extrême et plus fréquente, mais elle s’étend inexorablement, à mesure que les gangs cherchent à étendre leur contrôle, mentionne le rapport du Hcdh et du Binuh.
Les violences des gangs armés atteignent des zones de la capitale, Port-au-Prince, auparavant considérées comme sûres, notamment les communes de Kenscoff et Pétionville (périphérie est) ainsi que le département de l’Artibonite.
Dans leur rapport trimestriel couvrant la période de janvier à mars 2023, publié ce mardi 9 mai 2023, le Haut-commissariat aux droits humains des Nations unies et le Binuh ont mis en évidence l’émergence de groupes d’autodéfense.
Ceux-ci se sont constitués, suite aux appels, lancés par certaines personnalités politiques et journalistes, pour que les citoyennes et citoyens forment des organisations d’autodéfense pour lutter contre la violence des gangs armés.
Des groupes d’autodéfense ont décidé de se faire justice par eux-mêmes face aux gangs armées, qui continuent d’infliger une souffrance extrême à la population, signale le Haut-commissariat aux droits humains de l’Onu, soulignant l’ampleur des souffrances et la nécessité d’une aide urgente en faveur des Haïtiennes et Haïtiens.
Avec la criminalité croissante, Haïti connaît une augmentation inquiétante des meurtres collectifs et des lynchages de présumés membres de gangs, avec au moins 164 cas documentés en avril 2023.
14 présumés bandits, soupçonnés de venir en renfort à un groupe d’individus armés, qui tentaient d’installer leur base à Debussy, non loin de Turgeau, ont été lynchés, le lundi 24 avril 2023, à Canapé Vert.
Depuis lors, des brigades de vigilance dans différentes zones du pays se livrent à une justice expéditive contre toutes celles et tous ceux, qui seraient identifiés comme des bandits.
Le Haut-commissariat aux droits humains de l’Onu réitère son appel à la communauté internationale, pour qu’elle déploie une force de soutien spécialisée, respectueuse des droits humains et limitée dans le temps, avec un plan d’action complet pour aider les institutions haïtiennes.
Le Hcdh exhorte aussi le gouvernement de facto, avec le soutien de la communauté internationale, à « faire tout son possible pour respecter son obligation de fournir à la population un accès régulier et sans entrave à l’eau potable, à la nourriture, à la santé et à un logement sûr ». [emb rc apr 09/05/2023 10:50]