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Criminalité : Plusieurs secteurs jugent inopportune l’organisation d’éventuelles élections en Haïti

P-au-P, 27 avril 2023 [AlterPresse] --- Le contexte actuel, marqué par un climat de terreur et de criminalité, par une grave insécurité, n’est pas propice à l’organisation d’éventuelles élections en haïtien, estiment organismes de droits humains et partis politiques, dans des interviews accordées à la plateforme AlterPresse/AlterPresse.

L’intention, affichée par le premier ministre de facto, Ariel Henry, pour organiser des élections dans le pays, constitue une provocation, critique le coordonnateur de l’organisme Gardien des droits humains (Gdh), Rovelson Appolon, joint au téléphone par la plateforme AlterPresse/AlterRadio.

Organiser des élections dans un pays sans stabilité ni sécurité revient à cracher sur la souffrance du peuple haïtien, condamne l’organisme Gdh.

L’urgence aujourd’hui est de mettre les bandits hors d’état de nuire, de pacifier le pays, de permettre aux citoyennes et citoyens de circuler librement et de remembrer les institutions, considère l’organisme Gdh.

L’organisation des élections est importante dans une démocratie représentative. Mais le climat de terreur, qui règne en Haïti, n’est pas favorable à leur réalisation, affirme un des porte-parole du parti politique Fanmi Lavalas, Jodson Dirogène, interrogé par AlterPresse/AlterRadio.

La criminalité représente un handicap majeur à l’organisation des élections dans le pays, où les bandits terrorisent la population et étendent quotidiennement leurs tentacules sur plusieurs pans du territoire national, signale le parti politique Fanmi Lavalas.

« Aujourd’hui, il est impératif pour tous les secteurs de la vie nationale de se concerter pour adresser le problème de l’insécurité, en vue de pacifier le pays et libérer le peuple haïtien ».

L’objectif premier du gouvernement de facto n’est pas d’organiser de bonnes élections, mais de mettre en place des mécanismes visant à piller les ressources du peuple haïtien, avertit le parti politique Fanmi Lavalas.

Quiconque parle d’organisation d’élections dans cette situation de crise sécuritaire est un réactionnaire et un conservateur, déclare, à la plateforme AlterPresse/AlterRadio, le parti politique Mouvement patriotique populaire dessalinien (Mopod),

La réalisation d’élections dans un contexte de criminalité et de kidnapping risque d’enfoncer beaucoup plus le pays dans le chaos, prévient le parti politique Mopod.

« Aujourd’hui, nous sommes dans une situation, où les bandits massacrent le peuple. Le pouvoir de facto cherche des personnalités désignées, issues de plusieurs secteurs pour former le Conseil électoral provisoire (Cep), en vue d’organiser les élections pour passer le pouvoir (à nouveau) à l’équipe du Parti haïtien tèt kale (Phtk), lequel nous a mis dans cette situation ».

9 membres devraient être choisis pour former un nouveau Cep, parmi 20 personnalités issues de divers secteurs représentatifs de la société, qui devraient être soumises au Haut conseil de transition (Hct).

Dans l’optique de monter un Cep et d’organiser les élections, le gouvernement de facto avait procédé, le lundi 06 février 2023, à l’installation de trois membres de ce Haut conseil de transition.

Il s’agit de Mirlande Hyppolite Manigat (secteur politique), Laurent Saint Cyr (secteur privé) et Calixte Fleuridor (président de la Fédération protestante d’Haïti / Fph, société civile).

Une installation unilatérale de membres d’un Hct, qui risque d’empirer la situation en Haïti, avait prévenu la Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (Pohdh). [je emb rc apr 27/04/2023 13:30]