Actualisé à 20:40
P-au-P., 16 avr. 2023 [AlterPresse] --- Après le Canada et les États-Unis, la République Dominicaine a, à son tour, annoncé des sanctions contre 39 personnalités politiques haïtiennes et autres, qui seraient impliquées dans la violence en Haïti, apprend AlterPresse de source officielle.
Un ordre signé du président dominicain Luis Abinader, en date du 14 avril 2023, empêche désormais l’entrée dans son pays de plusieurs politiciens haïtiens, dont les anciens premiers ministres Laurent Lamothe et Evans Paul, en vue de « protéger la sécurité » de la population dominicaine.
Un ministre en fonction, celui de l’agriculture, Brédy Charlot, n’a plus le droit, non plus, de fouler le sol dominicain.
La décision a été prise conformément à la constitution dominicaine et la résolution adoptée par le conseil de sécurité des Nations Unies qui impose un ensemble de sanctions contre des Haïtiens liés à la situation de violence et d’insécurité en Haïti, indique le document officiel.
La décision de Luis Abinader concerne également des Haïtiens considérés comme des dirigeants ou des membres de gangs qui sévissent en Haïti (frontalier avec la RD), selon des « informations de renseignement » du gouvernement dominicain.
Un communiqué du palais présidentiel dominicain, cité par l’agence Efe, mentionne aussi des questions relatives au trafic d’armes et au soutien aux gangs criminels.
Sur la liste on retrouve Rodolphe Jaar, emprisonné aux États-Unis pour avoir participé au complot visant à assassiner le président haïtien Jovenel Moise le 7 juillet 2021. Dans cette affaire, Jaar a plaidé coupable.
Parmi les autres personnes empêchées d’entrer sur le territoire dominicain, figurent les ex-sénateurs Youry Latortue, Gracia Delva, Rony Celestin, Richard Lenine Hervé Fourcand, Antonio Cheramy, Nènèl Cassy, les anciens présidents de la Chambre des députés Jean Tholbert Alexis et Gary Bodeau et l’ancien député Arnel Belizaire.
Les noms des anciens ministres Listz Quitel et Berto Dorcé sont cités, de même que ceux des hommes d’affaires Charles Kiko Saint-Rémy (beau-frère de l’ancien président Martelly), Sherif Abdallah, Reynold Deeb et Steeve Kawly (ancien candidat à la présidence).
Frantz Cole (père épiscopal en détention à Port-au-Prince dans le cadre d’une affaire de trafic d’armes), Jean Mardoché Vil, Fritz Désiré, Dieuné Day, Romel Bell, Wakin Pierre, Kesner Normil, Assad Volcy, Prophane Victor (ancien député de la Petite Rivière de l’Artibonite, à la 50e législature, 2016-2020), Salim Sucar sont mentionnés, ainsi que le défenseur des droits humains Pierre Espérance.
Des dirigeants ou membres de gangs armés suivants font partie des personnes empêchées d’entrer en République dominicaine : Jhonson André (Izo), Manuel Salomon (Manno), Joselito Petit-Homme (Ti Makak), Carlo Petit-Homme (Ti Makak), Elan Luckson, Jermaine Stephenson (Gaspiyay), Albert Stevenson (Djouma), Julmé Ernst (Ti Greg) et Woodley Ethéart (Sonson La Familia).
Plusieurs des personnalités politiques sanctionnées par la République Dominicaine l’ont déjà été par les États-Unis et le Canada. [apr 16/04/2022 18 :00]