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Crise : L’Unnoh se mobilise contre la criminalité et les mauvaises conditions de travail des enseignants en Haïti

P-au-P, 14 avril 2023 [AlterPresse] --- L’Union nationale des normaliennes et normaliens d’Haïti (Unnoh) projette d’organiser, du lundi 17 au mercredi 19 avril 2023, une mobilisation à travers les écoles, contre la criminalité, incluant le kidnapping, et les mauvaises conditions de travail des enseignantes et enseignants en Haïti, annonce à la plateforme AlterPresse/AlterRadio Josué Mérilien, coordonnateur de l’Unnoh.

Cette mobilisation se tiendra dans les salles de classes, en vue de sensibiliser les élèves sur le climat de terreur des gangs armés, qui empêche les écoles de fonctionner et les professeurs d’aller dispenser leurs cours, ainsi que sur le paiement irrégulier des enseignantes et enseignants, .

Durant ces 3 jours de mobilisation, les enseignantes et enseignants dispenseront correctement leurs cours, mais prendront entre 15 à 20 minutes pour expliquer aux élèves les événements, qui se déroulent dans le pays.

Il y a beaucoup de professeurs, qui travaillent sans recevoir de traitements, depuis plusieurs mois et même des années, et d’autres qui ne sont point nommés à leurs postes, déplore l’Unnoh.

Le mouvement de l’Unnoh vise aussi à dénoncer la nomination de 500 nouveaux enseignants, qui ne reçoivent, jusqu’à présent, aucun traitement.

Le syndicat d’enseignantes et d’enseignants projette également, pour les jeudi 20 et vendredi 21 avril 2023, une grève d’avertissement pour faire entendre ses revendications.

Dans une lettre ouverte, l’Unnoh demande au titulaire de facto du Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp), Nesmy Manigat, d’ordonner la remise sans délai de tous les chèques, des enseignantes et enseignants empêchés, confisqués arbitrairement par certains directeurs d’écoles et certaines directions départementales du Menfp.

Elle invite le Menfp à prendre ses décisions dans le respect des règles déontologiques.

Un certain nombre d’enseignantes et d’enseignants se trouvent, depuis quelques temps, dans l’impossibilité de se présenter dans les salles de classe, à cause de la violence installée, en toute impunité, par les gangs armés en plusieurs endroits stratégiques du pays, signale l’Unnoh.

« La seule faute grave, commise par ces enseignants, est d’avoir été et d’être encore bloqués par les gangs, qui kidnappent enseignants, élèves et parents, au seuil même de certains établissements scolaires, violent et assassinent au quotidien ».

La branche en Haïti du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) a signalé avoir enregistré neuf fois plus de violence armée contre les écoles en douze mois, sur le territoire national, dans un communiqué publié en février 2023.

Parmi les actes de violence armée contre les écoles dans le pays, Unicef Haïti mentionne les fusillades, les saccages, les pillages et les enlèvements.

La montée de la violence dans les zones urbaines a contraint à la fermeture de 30 écoles, au cours des six premiers jours de classes du mois de février 2023. [mff emb rc apr 14/04/2023 10:30]