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Le Synapoha appelle le Cspn à prendre des dispositions urgentes pour contrer la criminalité en Haïti

P-au-P, 10 avril 2023 [AlterPresse] --- Le coordonnateur général du Syndicat national des policiers haïtiens (Synapoha), Lionel Lazarre appelle le Conseil supérieur de la police nationale (Cspn) à prendre des dispositions urgentes pour freiner la criminalité en Haïti, dans une interview accordée à l’agence en ligne AlterPresse.

Il a lancé cet appel après l’assassinat par balles, le dimanche 9 avril 2023, de 3 policiers nationaux, dans une embuscade attribuée au gang armé de Carlo Petit-Homme, dit Ti Makak, à Thomassin (à l’est de Port-au-Prince).

Cet assassinat porte à 21 le nombre de policiers tués, de janvier à début avril 2023, déplore-t-il.

Dans un tweet, le Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh) a dénoncé la mort des trois policiers en service le dimanche 9 avril 2023 à Thomassin, dans la commune de Petion-Ville.

Il qualifie d’ignoble cet acte commis par les gangs armés qui sévissent dans le pays.

« Les policiers sont en train de perdre leur vie sous les balles des bandits. Après 21 mois au pouvoir du premier ministre Ariel Henry, il y a plus de bandits, des sous-commissariats sont incendiés, plus de policiers sont assassinés », relève le Synapoha, s’indignant contre le mépris affiché par le gouvernement de facto.

« Depuis l’ascsession au pouvoir du premier ministre de facto Ariel Henry (Ndlr : le 20 juillet 2021, à la suite d’un tweet de la communauté internationale), les bandits armés, renforcés par son gouvernement, devenus plus arrogants dans leur mode opératoire et élargissant chaque jour un peu plus, leur territoire, s’en prennent régulièrement aux agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh) », a relevé le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), dans un rapport, rendu public le jeudi 26 janvier 2023.

Le premier ministre de facto ne cesse de faire des promesses non respectées dans le cadre de la lutte contre l’insécurité, fustige le coordonnateur général du Synapoha.

« Il revient au Cspn de dire à la population quelle décision il va prendre, après les trois drames qui se sont produits dans moins que quatre mois. Il est impératif d’assurer le peuple haïtien que ces drames ne se reproduisent plus », exige Lionel Lazarre.

Le vendredi 20 janvier 2023, trois (3) policiers nationaux ont été assassinés, un (1) autre (Wiclern Staniclas de la 20e promotion de la Police nationale d’Haïti) est porté disparu, tandis qu’un autre (Guillaume Pascal de la 31e promotion) a été blessé par balles, tirées par des bandits armés sur une patrouille policière à Métivier, une localité située à proximité de la localité Diègue et de la banlieue Cacouille, dans la municipalité de Pétionville.

Le mercredi 25 janvier 2023, sept (7) policiers nationaux ont été assassinés à Liancourt, une commune du Bas Artibonite, lors d’une attaque perpétrée par les bandits de la base armée dénommée Gran grif, sur le commissariat de cette ville, indique un tweet du Syndicat national des policiers haïtiens (Synapoha).

Entre temps, les attaques de gang ne cessent point de se multiplier dans plusieurs quartiers de la capitale, Port-au-Prince, dont ceux des hauteurs de l’est de Port-au-Prince, en particulier Laboule, Thomassin, Fermathe, Meyotte, Métivier.

Le gouvernement de facto en Haïti ne fait rien pour résoudre le problème de la criminalité qui sévit depuis quelques années, avait critiqué, en janvier 2023, le Synapoha, qui rappelle combien les gangs armés contrôlent, en toute impunité, depuis le 1er juin 2021, la zone de Martissant (périphérie sud de la capitale, Port-au-Prince).

Aucune disposition institutionnelle n’est prise pour contrecarrer les gangs armés à Martissant.

De janvier 2022 au 11 décembre 2022, le Syndicat de la Police nationale d’Haïti (Spnh-17) a dénombré 52 policiers nationaux assassinés en Haïti. [je emb apr 10/04/2023 16:35]