P-au-P, 09 avril 2023 [AlterPresse] --- L’assassinat de 3 policiers nationaux, ce dimanche 9 avril 2023, dans une embuscade attribuée au gang armé de Carlo Petit-Homme, dit Ti Makak, à Thomassin (grand quartier à flanc de montagne, sur les hauteurs de Pétionville, à l’est de Port-au-Prince), porte à 21 le nombre de policiers tués, de janvier à début avril 2023, indique un tweet du Syndicat national des policiers haïtiens (Synapoha), consulté par l’agence en ligne AlterPresse.
Pierre-Paul Junior Dorcély (28e promotion de la Police nationale d’Haïti / Pnh), Robenson Nicolas (25e promotion de la Pnh) et Médèze Fortilien (26e promotion de la Pnh) auraient été pris dans unn guet-apens, tendu par les membres du gang armé dénommé Ti Makak, selon le tweet du Synapoha qui exprime sa tristesse devant cette nouvelle tragédie dans la police.
« Nos frères policiers sont aujourd’hui, une nouvelle fois, tombés sous les balles assassines des malfrats sans foi ni loi. Nous déplorons ces actes barbares », a tweeté le premier ministre de facto Ariel Henry.
« Nous renouvelons au peuple haïtien notre détermination inébranlable à tout faire en vue d’aboutir à la création d’un climat de #sécurité et de stabilité dans le pays trop meurtri et endeuillé. Nous ne restons pas insensibles à cette situation et nous sommes à pied d’œuvre pour y apporter une solution durable », promet une énième fois le gouvernement de facto en Haïti.
Même profession de foi du Ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp), qui déclare que « le gouvernement et le haut commandement de la Police nationale d’Haïti travaillent ensemble en vue de faire régner la loi et la tranquillité ».
De janvier 2022 au 11 décembre 2022, le Syndicat de la Police nationale d’Haïti (Spnh-17) a dénombré 52 policiers nationaux assassinés en Haïti.
De janvier à mars 2023, le Centre d’analyse et de recherché en droits humains (Cardh) a enregistré près de 400 cas de kidnapping, perpétré par les gangs armes sur le territoire national.
Contrairement aux promesses, non suivies d’effets sur le terrain, sans cesse renouvelées du gouvernement de facto et de la Pnh, la population nationale fait face, depuis plusieurs mois, à un climat de terreur, entretenue, en toute impunité, par de nombreux gangs armés sur le territoire national.
Depuis le jeudi 6 avril 2023, des dizaines d’individus lourdement armés sèment la panique dans plusieurs zones de la commune de Montrouis (municipalité du département de l’Artibonite, à environ 66 km au nord de Port-au-Prince).
Au moins une quinzaine de maisons ont été incendiées par ces bandits armés. Un nombre indéterminé de personnes seraient portées disparues, tandis que plusieurs familles aux abois tentent d’aller se réfugier ailleurs, rapporte à la plateforme AlterPresse/AlterRadio l’organisation Tèt kole ti peyizan ayisyen.
Depuis début avril 2023, beaucoup de familles s’enfuient de Meyotte, une banlieue située à proximité de Péguyville et de Girardeau (dans la commune de Pétionville), que tentent d’envahir des individus lourdement armés. Une antenne de la Pnh a été incendiée à Meyotte, que cherchent à fuir plusieurs familles.
Dans la nuit du jeudi 6 avril 2023, des individus lourdement armés, qui feraient partie du gang armé de Canaan, ont aussi attaqué le village dénommé Onaville (au nord-est de Port-au-Prince, non loin du Morne à Cabris). De nombreuses familles, portant des valises, commencent à fuir la zone d’Onaville depuis vendredi matin 7 avril 2023, selon les témoignages recueillis par AlterPresse.
Depuis le 1er juin 2023, la zone de Martissant (périphérie sud de la capitale, Port-au-Prince) est sous l’emprise, en toute impunité, de gangs armés, qui exigent le paiement d’un droit de passage à tout véhicule, qui traverse ce quartier. [emb rc apr 09/04/2023 21:00]