P-au-P, 03 avril 2023 [AlterPresse] --- La sociologue féministe Sabine Lamour, ancienne coordonnatrice de Solidarite fanm ayisyèn (Sofa), s’élève contre le mépris, affiché par le gouvernement de facto d’Ariel Henry, face à la situation de plus en plus difficile des femmes, dans une interview à la plateforme AlterPresse/AlterRadio, à l’occasion du 37e anniversaire, le lundi 03 avril 2023, de la journée nationale du mouvement des femmes en Haïti [1].
Sabine Lamour pointe les violations des droits des femmes, notamment celles qui sont constamment violées en Haïti, dans une conjoncture marquée par la criminalité des gangs armés.
Les viols font partie d’un ensemble de dispositifs, visant à empêcher les femmes de s’exprimer, fustige Sabine Lamour.
De 2018 à 2022, au moins 102 femmes et filles ont été victimes de viols collectifs et répétés, dans 6 massacres sur 19 en Haïti, a révélé le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh).
Avec la montée de la criminaliité, les femmes, dont beaucoup sont des Madan Sara sont décapitalisées en Haïti. Ces commerçantes ne peuvent pas circuler librement, pour aller acheter et vendre leurs marchandises sur le marché national, relève Sabine Lamour.
« Le climat de terreur complique la situation économique des femmes haïtiennes. Les marchandes, en provenance des villes de province, ne peuvent plus franchir la capitale, à cause de l’insécurité routière. Beaucoup d’entre elles sont des parents monoparentaux. Elles ont davantage de soucis et de besoins à satisfaire », avait signalé, le 8 mars 2023, à la plateforme AlterPresse/AlterRadio, la coordonnatrice générale de l’organisation féministe Kay Fanm, la sociologue Danièle Magloire. [je emb rc apr 03/04/2023 21:00]
[1] Une grande manifestation fut organisée, le 3 avril 1986, par la ligue féminine d’action sociale, après la chute, le 7 février 1986, du régime dictatorial des Duvalier. Elle réunit des milliers de manifestantes et de manifestants, qui dénoncèrent les violations des droits des femmes à l’époque. Le 3 avril a été retenu, en 1996, comme Journée nationale du mouvement des femmes haïtiennes.