P-au-P, 31 mars 2023 [AlterPresse] --- La Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (Pohdh) dénonce le silence complice et le mépris de l’État, qui ne prend aucune disposition pour freiner la terreur instaurée par les gangs armés sur le territoire national, dans une interview à la plateforme AlterPresse/AlterRadio.
Cette attitude laxiste du gouvernement de facto traduirait une forme de complicité manifeste entre le pouvoir en place et ces gangs criminels, fustige la Pohdh.
Le secrétaire exécutif de la Pohdh, Alermy Pierrevilus, déplore les violences des gangs armés dans le pays, provoquant un ralentissement des activités économiques et la fermeture de plusieurs écoles et universités.
La population est livrée à elle-même en Haïti, où le droit à la vie et à la sécurité est violé quotidiennement, s’insurge la Pohdh, soulignant combien cette situation est extrêmement inquiétante.
La Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains appelle à adresser la crise de gouvernance, que connait Haïti en proie à une criminalité généralisée, en toute impunité, depuis de nombreux mois.
Il faut une nouvelle équipe, qui inspire confiance, pour assurer une meilleure gestion politique en Haïti.
La détérioration de la situation securitaire en Haïti contraint des milliers de familles à laisser leurs quartiers, plusieurs hôpitaux à réduire leurs services entraine la fermeture de beaucoup d’établissements scolaires, relève la Pohdh.
Dans son rapport annuel 2022, publié le lundi 27 mars 2023, l’organisme de droits humains Amnesty International a signalé combien les violences extrêmes des gangs armés sont à l’origine d’une importante vague d’assassinats, d’enlèvements et de déplacements de milliers de personnes à l’intérieur d’Haïti.
Les massacres, les enlèvements et les violences sexuelles, perpétrés par des gangs armés dans le pays, notamment dans la capitale, Port-au-Prince, demeurent impunis, condamne Amnesty International.
Des formes extrêmes de violence, notamment « des décapitations, des mutilations et des corps incendiés, ainsi que l’assassinat de mineurs accusés d’être informateurs d’un gang rival », sont enregistrés, lors d’affrontements armés de gangs rivaux, s’indigne Amnesty International.
Dans une déclaration, le mardi 21 mars 2023, le Haut commissariat de l’Organisation des Nations unies (Onu) aux droits humains (Hcdh) a fait état de 531 personnes tuées, 300 autres blessées et 277 autres kidnappées, de janvier à mars 2023, dans un contexte de violences armées entre gangs rivaux, à Port-au-Prince.
Ces affrontements armés, ont fait, au cours des deux premières semaines du mois de mars 2023 (coïncidant avec la présence de deux navires canadiens dans la rade de Port-au-Prince), au moins 208 morts, 164 blessés et 101 kidnappés, selon un décompte de l’Onu, rendu public le 15 mars 2023. [je emb rc apr 31/03/2023 10:35]