P-au-P, 29 mars 2023 [AlterPresse]--- Diverses activités ont eu lieu, ce mercredi 29 mars 2023, dans la capitale, Port-au-Prince, pour marquer le 36e anniversaire de la Constitution du 29 mars 1987, selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.
« Nous n’accepterons aucun referendum pour changer la Constitution du 29 mars 1987 », ont averti les membres de plusieurs organisations sociopolitiques, qui se sont rassemblées sur la place de la Constitution au Champs de Mars.
Tout en exigeant les respect des droits des Haïtiennes et Haïtiens, les manifestants ont dénoncé la complicité du gouvernement de facto avec les gangs armés, qui sèment la terreur sur le territoire national.
« Domination étrangère et Constitution en Haïti » était le thème d’une conférence-débats, à la Faculté des sciences humaines (Fasch) de l’Université d’État d’Haïti (Ueh).
Un forum international de solidarité avec Haïti est prévu, le vendredi 31 mars 2023, sur la crise haïtienne.
Cette série d’activités est mise en oeuvre par plusieurs organisations, dont le regroupement Konbit òganizasyon politik, sendikal ak popilè, la Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (Papda), Konbit asanble pèp Karayib (Apk Ayiti), Chapit Alba Ayiti, Sèk Gramsci, Dantò, Sèk Grégory, Debloke Ayiti et Fanm Vanyan.
Haïti n’a pas de problème de Constitution, mais de mise en application de celle-ci, considère le professeur d’Université, Victor Benoit, à l’occasion du 36e anniversaire de la Constitution du 29 mars 1987, amendée dans des circonstances troubles, dans une interview à la plateforme AlterPresse/AlterRadio.
Progressiste et libérale, la Constitution du 29 mars 1987 a prévu une série de réformes profondes au niveau de l’éducation, de l’agriculture, de l’industrie, de la décentralisation et du respect des droits humains, souligne Victor Benoit.
« La Constitution n’est pas responsable de la non application de toutes ces réformes. Mais, ce sont les élites du pays, alliées à des forces sociales rétrogrades, qui bloquent le processus de l’organisation des élections », souligne-t-il.
« La Constitution haïtienne a rempli trois missions importantes, de 1987 à nos jours : garantir le respect des droits humains, éviter la dictature et prévenir tout changement de la Constitution par référendum », fait valoir, pour sa part, l’historien Georges Michel, interrogé par AlterPresse/AlterRadio.
« La Constitution n’est pas le problème actuel. Elle n’empêche pas la bonne marche du pays. Le premier ministre de facto, Ariel Henry, n’a pas la mission de changer la Constitution. Le gouvernement de facto cache de mauvaises intentions, en déclarant vouloir changer la Constitution », met en garde Georges Michel.
Le chef du gouvernement de facto, Ariel Henry, qui voudrait changer la Constitution haïtienne de 1987, avait souhaité la formation, au cours de l’année 2022, d’une Assemblée nationale constituante, selon l’accord du 11 septembre 2021, qu’il a signé avec différentes organisations politiques, pour travailler sur une réforme constitutionnelle.
Cette démarche d’Ariel Henry a été qualifiée d’inconstitutionnelle par plusieurs secteurs politiques. [emb rc apr 29/03/2023 16:20]