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Droits humains : Appel à la mobilisation de plusieurs organisations et institutions, en faveur de l’accès à l’eau potable et l’assainissement en Haïti

L’orientation des politiques publiques, mises en œuvre par l’État en Haïti, vise à renforcer des mégas projets, grands consommateurs pollueurs d’eau

P-au-P, 23 mars 2023 [AlterPresse] --- A l’occasion de la journée mondiale du droit d’accès à l’eau potable et l’assainissement, le mercredi 22 mars 2023, plusieurs organisations et institutions [1] dénoncent un manque d’accès à l’eau, en Haïti, dans une note transmise à l’agence en ligne AlterPresse.

Ces organisations lancent un appel à la mobilisation pour forcer l’État en Haïti à mettre en place des politiques publiques, favorables à la jouissance de ce droit, sur le territoire national.

3 millions 300 mille Haïtiennes et Haïtiens vivent dans le besoin en eau, hygiène et assainissement, selon un rapport du bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha), publié en mars 2023, rappellent ces organisations.

Elles exigent de l’État le respect des conventions et pactes relatifs au droit à l’eau et a l’assainissement.

« En dépit des conventions et pactes internationaux, établissant le droit à l’eau potable et à l’assainissement, en tant que droit fondamental de la personne humaine, l’eau potable n’est pas accessible à la majorité de la population en Haïti ».

En 2017, 42% des Haïtiennes et Haïtiens avaient encore un accès limité à l’eau potable et 72% ne disposaient pas d’assainissement adéquat, selon l’Organisation des Nations unies (Onu).

« Seulement 12% des ménages ont accès à l’eau potable sur leurs lieux de résidence, et en milieu urbain beaucoup ont recours aux services du secteur privé pour l’accès. Ce qui augmente les dépenses annuelles des ménages ».

La Grande Anse (une partie du Sud-Ouest d’Haïti), le Sud, le Plateau central et l’Artibonite sont, entre autres, les départements où la majorité de la population est privée d’eau.

Ces organisations dénoncent la privatisation de l’eau en Haïti, par les gouvernements en Haïti, comme orientation de leur politique économique et commerciale sous la dictée des institutions financières internationales.

L’orientation des politiques publiques, mises en œuvre par l’État en Haïti, vise à renforcer des mégas projets, grands consommateurs pollueurs d’eau, critiquent-elles.

Ces organisations préconisent également la nationalisation, la répartition et la modernisation des systèmes d’eau existants, tant dans les zones rurales que les zones urbaines, pour garantir un accès équitable à l’eau pour toutes et tous sans distinction aucune. [wr emb rc apr 23/03/2023 16:25]


[1Les organisations et institutions signataires de la note sont le Kolektif jistis min (Kjm), la Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (Pohdh), le regroupement Konbit ayisyen pou lojman altenatif (Kayla), la Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (Papda), Enquet’Action et le regroupement Konbit ekolojis Sid (Kes).