P-au-P, 23 mars 2023 [AlterPresse] --- L’organisme de droits humains Fondasyon je klere (Fjkl) et les partis politiques Inifòs et Grand rassemblement pour l’évolution d’Haïti (Greh) minimisent la demande du premier ministre de facto, Ariel Henry, pour que les Forces armées d’Haïti (Fad’H) coopèrent avec la Police nationale d’Haïti (Pnh) contre les gangs armés, qui sèment la terreur partout en Haïti, dans des interviews séparées à la plateforme AlterPresse/AlterRadio.
« La demande d’Ariel Henry est fantaisiste. Si le gouvernement de facto voulait réellement combattre les gangs, il aurait encouragé des recrutements massifs de jeunes (entre 5,000 à 10,000 femmes et hommes) pour les Fad’h et la Pnh. Il aurait pris des dispositions institutionnelles, pour équiper ces forces et monter un service de renseignements devant collecter des informations sur le fonctionnement des gangs armés », estime le président de la Fjkl, Samuel Madistin.
L’armée n’a pas assez d’équipements et de militaires pour combattre l’insécurité dans le pays, relève, pour sa part, le coordonnateur national du parti politique Inifòs et ancien ministre de la justice et de la sécurité publique, Paul Denis, interrogé par AlterPresse/AlterRadio.
« Nous n’avons pas encore une armée dans ce pays. Une armée doit avoir une structure et des armes pour défendre le pays et le protéger contre toutes forces extérieures. Si le gouvernement veut résoudre cette crise, il faut qu’il y ait des opérations militaires avec tous les moyens nécessaires », considère le parti politique Inifòs.
« Le pays est invivable. La situation empire. Malheureusement, nous avons des ennemis intérieurs, qui collaborent avec les forces externes qui ont pour objectif de détruire la nation », fustige le parti politique Inifòs.
« C’est une blague de mauvais goût. L’armée n’opère jamais avec la police. De plus, elle opère différemment », déclare, sur AlterPresse/AlterRadio, l’ancien colonel, Himmler Rébu, du parti politique Greh.
Une fois encore l’État prouve son incompétence et son manque de volonté pour combattre la crise.
« Si le gouvernement d’Ariel Henry voulait que l’armée intervienne, il aurait déjà déclaré un État de siège », affirme le parti politique Greh.
En fait, le premier ministre de facto sait très bien que l’armée d’Haïti n’est pas encore prête pour faire face à ce genre de situation, parce qu’elle n’est pas équipée. Sinon, on l’aurait déjà vue en action pour préparer des opérations, avance le parti politique Greh.
Toutes les forces seront mobilisées pour rétablir la sécurité sur le territoire national, promet, de nouveau, le premier ministre de facto, Ariel Henry, appelant les Forces armées d’Haïti à venir en renfort à la Police nationale d’Haïti (Pnh) dans sa lutte contre les gangs armés et les enlèvements en Haïti.
Une énième fois, Ariel Henry a fait ces promesses, lors d’une visite, le vendredi 17 mars 2023, au quartier général des Fad’h, dans un contexte marqué par une multiplication des actes de terreur contre la population, partout sur le territoire national. .
« Nous ne pourrons pas bâtir l’Haïti que nous voulons, avec des gangs qui sévissent partout. Ils doivent entendre raison ou nous leur ferons entendre raison, malgré eux », soutient Ariel Henry. [je emb rc apr 23/03/2023 10:50]