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Violences des gangs : 531 personnes tuées, 300 autres blessées et 277 autres kidnappées depuis janvier 2023 en Haïti, selon l’Onu

Par Emmanuel Marino Bruno

P-au-P, 21 mars 2023 [AlterPresse] --- Au total 531 personnes ont été tuées et 277 autres kidnappées, de janvier à mars 2023, dans un contexte de violences armées entre gangs rivaux, dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, indique, le mardi 21 mars 2023, le Haut commissariat de l’Organisation des Nations unies (Onu) aux droits humains (Hcdh), dans une déclaration dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

300 personnes sont également sorties blessées, lors de ces affrontements armés, qui ont fait, au cours des deux premières semaines du mois de mars 2023, au moins 208 morts, 164 blessés et 101 kidnappés, selon un décompte de l’Onu, effectué le 15 mars 2023.

Lors d’un point de presse régulier de l’Onu à Genève, l’Espagnole Marta Hurtado Gomez, porte-parole du Hcdh, a exprimé de vives préoccupations face à l’extrême violence, qui continue d’échapper « à tout contrôle en Haïti ».

À la mi-mars 2023, au moins 160,000 personnes, qui se sont déplacées pour fuir ce climat de terreur, se trouvent dans « une situation précaire ». Elles sont hébergées par des amis ou des parents et devant partager de maigres ressources.

« Un quart des personnes déplacées vivent dans des campements de fortune, avec un accès très limité aux services de base, tels que l’eau potable et l’assainissement », décrit l’Onu.

Les femmes et les filles, le secteur éducatif lourdement affectés par les violences

L’Onu fait état d’élèves et d’enseignants, qui ont été atteints par des balles perdues, lors d’affrontements entre gangs, ainsi qu’une multiplication des cas d’enlèvements de parents et d’élèves à proximité des écoles, obligeant nombre d’entre elles à fermer leurs portes.

Marta Hurtado Gomez rapporte combien « sans l’environnement protecteur des écoles, de nombreux enfants ont été recrutés de force par des gangs armés ».

Par ailleurs, les membres des gangs armés ont souvent recours à la violence sexuelle contre les filles et les femmes enlevées, pour pousser les familles à payer une rançon, dénonce l’Onu.

La violence sexuelle est aussi utilisée par les gangs contre les femmes et les filles pour terroriser, soumettre et punir la population.

Hausse de l’insécurité alimentaire en raison des violences

La porte-parole du haut-commissariat des Nations unies aux droits humains alerte aussi sur l’instabilité chronique et la violence des gangs, qui ont contribué à la flambée des prix et à l’insécurité alimentaire.

« La moitié de la population ne mange pas à sa faim, et, dans certaines zones, comme Cité Soleil (municipalité au nord de Port-au-Prince), la faim a atteint des niveaux particulièrement alarmants ».

Le Haut commissariat de l’Organisation des Nations unies (Onu) aux droits humains (Hcdh) appelle la communauté internationale à soutenir les efforts, visant le déploiement d’une force d’appui spécialisée dans des conditions conformes aux lois et normes internationales en matière des droits humains, avec un plan d’action complet et précis.

Lors de sa visite en Haïti en février 2023, le haut commissaire des Nations unies aux droits humains l’Autrichien Volker Türk avait lancé, en ce sens, un cri d’alarme à la communauté internationale, qui n’a pas encore été suivi d’effet, déplore l’Onu. [emb rc apr 21/03/2023 13:15]